Un décret relatif au commerce des fruits et légumes vient d’être publié au JO (dimanche 31 janvier 2010) concernant l’obligation d’affichage de l’origine des fruits et légumes.
A première vue, un tel décret cherche à améliorer l’information disponible, et par ce biais, le choix du consommateur. On pourrait donc légitiment penser qu’il s’agit d’un souci de protection accrue du consommateur.
En réalité, cette initiative fait suite à la demande de certains participants du Grenelle de l’environnement d’améliorer l’achat responsable des consommateurs. En d’autres termes, il s’agit d’alerter les individus sur le trajet « carbone » des produits et de privilégier in fine l’achat local ou de saison.
Un tel décret est en-soi une bonne nouvelle pour le secteur agroalimentaire métropolitain français puisque les consommateurs sont incités à consommer les produits régionaux.
On ne peut en dire autant pour les agriculteurs des pays en voie de développement dont les produits sont indirectement impactés par cette mesure. Il en est de même pour les agriculteurs des DOM – ROM exportant en métropole, créant ainsi une inégalité de fait sur le territoire national.
Ce décret met également en lumière un paradoxe entre la volonté affichée de développer le commerce équitable et le désir de promouvoir l’achat responsable des consommateurs.
Ces quelques éléments d’appréciation incitent à s’interroger sur la finalité exacte d’un tel décret. N’est-ce pas un moyen de protéger l’agriculture française, dans un contexte de baisse de 11% (quantitativement) des exportations françaises dans le secteur agroalimentaire en 2009?
Entre le développement durable, l’économie responsable et le commerce équitable, il faut choisir. Or, dans un contexte de guerre économique, les intérêts nationaux semblent primer, ou du moins une partie d’entre eux…