Le Monde est revenu hier sur la situation tout à fait ambigüe de Numilog à la fois distributeur des livres numériques d'Hachette et libraire sur le net: "Que se passera-t-il si demain les éditeurs décident de se passer des
libraires pour vendre directement leurs ouvrages numériques. Pour
l'instant, toutes les maisons d'édition assurent qu'il n'en est pas
question. La plate-forme d'Editis et Eden-livres du regroupement
Gallimard, Flammarion et La Martinière ne sont accessibles qu'aux
libraires et distributeurs. Pour acquérir un ouvrage, les clients sont
donc contraints de passer par eux. Mais un autre éditeur, Hachette, a
déjà décidé de s'affranchir de ce modèle fermé sur sa plate-forme
Numilog. Une faille qui irrite les libraires. "Je comprends qu'Hachette
vende directement des livres éducatifs numériques sans passer par les
libraires, comme cela se passe déjà pour le marché papier, mais vendre
aussi de la littérature est plus problématique", s'inquiète Guillaume Husson (directeur du Syndicat des Libraires de France), tout en avouant ne pas avoir les moyens d'empêcher l'éditeur de le faire. "Numilog a vocation à fermer son accès au grand public", assure de son côté Christine de Mazières, déléguée générale du Syndicat national des éditeurs. Ce que rejette Hachette: "Nous
avons besoin des libraires, mais nous avons aussi besoin de garder
Numilog ouvert au grand public pour apprendre comment fonctionne ce
nouveau marché", défend Myriam Simmoneaux,
directrice adjointe de la communication de l'éditeur. Cette plate-forme
fonctionnait sur ce modèle dès sa création, bien avant d'être rachetée
en 2008 par Hachette, ajoute-t-elle." Il faut combien de temps pour "apprendre"? Un grand écart qui va être de plus en plus difficile à tenir au fur et à mesure que le marché se développe. Qui distribue, qui vend?