Nous avions eu le serviable Poupouce de la Société générale qui, à chaque occasion de la vie, proposait ses petits apports financiers comme une improbable philanthropie banquière. Rappelons-nous ses spots à la Bisounours…
Voilà, depuis quelques semaines, son coquin copain. Le mélange des aspirations écologiques de proies potentielles et des impératifs économiques du marionnettiste BNP-Paribas : un gentil bonhomme feuillu estampillé Cétélem qui nous raconte l’art du prêt à toutes les sauces… Besoin de quoi que ce soit, envie de n’importe quoi, il est là l’adorable nain vert pour vous enfiler des subprimes ès consommation, quitte à vous faire dégorger vos tripes en cas de défaillance… A moins que, d’ici là, de nouveaux horizons spéculatifs rendent ringarde et trop peu rentable la séduction du ménage pour quelques milliers d’euros prêtés à des taux obscènes.
Joli décor d’entrée et sordides arrières cours, le temps n’est pas à la tolérance…
Après la Grèce, c’est l’Espagne qui est ravalée au rang de mauvais payeur. Les Etats ont tellement livré leurs finances publiques pour sauvegarder un système dévoyé par la sphère de la culbute financière, pour éviter l’effondrement systémique, que pointe le retour de massue pour les plus exposés.
Au bout du compte, au solde de la crise subie, quelles sanctions civiles et pénales auront été prononcées contre les protagonistes du ballet vénal ? Madoff, lui, a été cloué au pilori pour avoir spolié de richissimes candidats à la spéculation débridée, un comble… On aurait dû, au contraire, lui décerner un prix pour avoir œuvré à mettre hors circuit quelques parangons du gain à tout prix.
Il faudra attendre que des Etats, qu’on ne voulait pas admettre comme étant au bord de la faillite, sombrent pour que les crocs sortent et aillent faire rendre monnaie aux exacteurs impunis. Pour éponger les vertigineuses dépenses engendrées par ces malfaisants aux comptes pleins, il ne restera que la capacité de chaque peuple à rembourser et le talent de quelque politique pour faire digérer les temps de vaches maigres.
Le pire, serait le réflexe nationaliste, reprochant au voisin ce qu’on ne peut assumer soi-même. La masse compacte des investisseurs irraisonnés ou d’un cynisme criminel aurait alors raison des Etats les plus faibles, en attendant de plus belles prises…
Pendant ce temps ? Des établissements financiers reviennent à leur activité première, celle qu’il méprisait aux beaux jours de la frénétique financiarisation, des produits tellement complexes dans la pourriture que cette élite foireuse s’est jetée dessus, baveuse des rendements escomptés.
Au final, et si le chaos n’emporte pas tout, ce sera une part notable de nos prélèvements fiscaux qui compenseront les crasses inconséquentes de ces inaptes à… fustiger haut et fort !