Parasite fictif

J’aime bien cette vidéo. A part les racailles (et encore), on y voit absolument tout ce que je déteste, et vous connaissez la formule mathématique, moins et moins ça fait plus. Donc j’aime bien cette vidéo. On y voit deux types foncièrement inutiles nous parler de la diversité. Et nous bassiner avec.

Benoît HERY - DRAFT FCB (18 janvier 2010)
Je ne vais pas perdre mon temps à écrire sur la diversité. J’en ai marre. Diversité, discrimination, stigmatisation, tolérance… Tous ces mots me sortent par les yeux. Je les entends au boulot, dans la rue, en lisant le journal, et pour peu que j’entre dans un commerce avec la radio ou la télévision allumée (ce qui n’arrive plus chez moi depuis bien longtemps, Les Simpson et South Park excepté), il y a une chance sur deux pour qu’on soit en train de parler de diversité.
Non, ce qui m’intéresse dans cette vidéo, c’est le parfait représentant de l’hyper-classe mondialisée qui vient là nous prêcher la bonne parole.
Extrapolons quelques minutes sur cet individu. Il a l’air jeune, 35 ans maximum. Selon toute logique, il a fait ses études dans une école de communication ou de commerce. Vous savez ce que c’est qu’une école de commerce ? C’est la plus grande arnaque inventée par l’Education nationale. La plus grande, parce que tout le monde est persuadé que les écoles de commerces sont efficaces, alors que ce ne sont que des lieux de vide. Un étudiant en école de commerce n’apprend rien : tout ce qu’il sait, il l’a appris en prépa, payé par le contribuable. Dans son école, on ne fait que lui offrir un carnet d’adresse, et l’envoyer en stage les trois quart du temps. Le plus drôle dans cette histoire, c’est que ces écoles fictives sont extrêmement bien placés : si ma mémoire est bonne, six des dix meilleures écoles de commerce européennes sont françaises.
Une fois sortit de son école fictive, l’étudiant va se mettre à occuper un emploi tout aussi fictif : directeur marketing, directeur de la communication, responsable vente, etc. Sa préoccupation principale sera de réaliser des présentations PowerPoint expliquant à son grand patron à quel point celui-ci est noble, bon et généreux, et que le cours des actions de la boîte va monter. S’il est particulièrement bon, il se retrouvera à la Défense, voir, pour l’élite de l’élite, à la City de Londres. Là, il se shootera à l’argent fictif douze heures par jour, à la coke quatre heures par jour, aux putes quatre heures par jours, et dormira quatre heures par nuit. (Cf. Journal d’un winner.)
Notre diplômé fictif d’une école fictive occupant un emploi fictif produisant de l‘argent fictif gagnera donc très bien sa vie. Il s’achètera des produits à peine moins fictifs, comme un écran plat qu’il lui faudra changer tous les cinq ans et qu’il changera tous les ans pour être à la pointe de la technologie, un Ipod neuf tous les six mois, un manteau en vison, des pompes à deux mille euros la paire, et des bijoux extrêmement chers qu’il offrira à sa copine à chaque fois qu’il la verra, c'est-à-dire un peu plus d’une fois par mois en moyenne.
Arrivé à un certain stade, notre winner fictif aura sa vie derrière lui, et n’en aura strictement rien fait, si ce n’est en permettant à la classe de parasite dont il est un membre éminent de continuer à s’auto-reproduire. Il n’aura rien produit de concret, si ce n’est d’avoir été un père absent s’il a des enfants, d’avoir détruit massivement de l’économie réelle pour en faire de l’économie fictive, et d’avoir contribué, par la publicité qu’il aura produit, par les biens inutiles qu’il aura fait acheter à crédit à des gens qui ne peuvent se le payer, à faire du monde moderne un immense dépotoir agressant chaque jour un peu plus les sens de celui qui sait encore distinguer la beauté de la laideur.
Et donc, c’est quelqu’un comme ça qui vient nous dire qu’il faut plus de diversité.
J’ai comme des envies de potence…

American Psycho (VO)