Le sexe à l’école, c’est un peu cours. (Trouvé via Roman Bernard.)
Lycée autogéré, créé par Gaby Cohn-Bendit.
Je me souviens avoir entendu Maître Lévy il y a quelques mois, à Ce Soir [ou Jamais !], dire que comme la majorité sexuelle est à quinze ans, il faut baisser l’âge d’accès au matériel pornographique à quinze ans.
Quel est le point commun de ces différentes idées ?
Elles visent toutes à faire du bien à la jeunesse. En lui offrant de meilleures informations sur la sexualité et la lutte contre le Sida. En lui donnant accès à un lycée où elle se sente bien, épanouie. En lui concédant officiellement une liberté supplémentaire.
Mais, malgré toutes leurs bonnes intentions, malgré les bons sentiments qui dégoulinent comme de la guimauve chaude de ces idées, il serait catastrophique pour les jeunes que ces mesures soient appliquées et généralisées.
Je ne doute pas une seconde que les jeunes qui étudient chez Cohn-Bendit ne soient épanouis. Je ne doute même pas une seconde qu’ils y soient bien mieux que dans les lycées traditionnels. Pour être de bonne volonté, je vais même partir du principe que quand ils en sortent, leurs savoirs sont aussi développés que ceux qui sortent de lycées traditionnels. (Vu ce qu’ils font j’en doute très fortement, mais j’ai décidé de faire preuve d’ouverture d’esprit, de tolérance et de bonne volonté pour la durée de cet article. Rassurez-vous, ça ne va pas durer.) Pour autant, est-ce bénéfique ?
Non, et mille fois non.
Dans ce lycée, les jeunes sont chouchoutés. On leur donne des responsabilités, des libertés, on leur permet de s’épanouir.
Et c’est ça qui est malsain.
Car en allant dans ce lycée, un jeune n’aura aucune envie de se révolter. Il ne voudra que rester là où il est si heureux. Et du coup, il ne voudra que rester le plus longtemps possible ce qu’il est.
Je ne doute pas une seconde que, si la proposition de Maître Lévy était adoptée, et qu’on autorisait les adolescents de quinze ans à avoir accès aux revues et films pornographiques, ça ne changerait strictement rien, ceux-ci ne se souciant guère de l’interdiction officielle.
Pour autant, serait-ce une bonne chose que de supprimer l’interdiction ? Encore une fois, non.
Tous les adolescents occidentaux ont connus ces moments d’intense excitation où, sitôt les parents partis, ils se précipitaient dans la chambre parentale pour tenter de découvrir où ceux-ci cachent les magazines tant fantasmés. Tous les adolescents occidentaux ont cachés les magazines sous leurs T-shirt et se sont dépêchés de rentrer le plus discrètement possible dans leur chambre pour, une fois arriver, s’abandonner aux images de rêves et au plaisir.
Et Maître Lévy veut leur empêcher ça ?
Donner des cours de sexe à l’école, même avec les meilleures intentions du monde, ça n’aboutira qu’à empêcher encore un peu plus les jeunes de chercher, de découvrir par eux-mêmes. Il s’agit d’offrir aux jeunes ce qu’ils cherchent par eux-mêmes depuis des siècles.
Et jusque ici, ça n’avait pas si mal marché, non ?
(D’autant plus que l’argument des grossesses précoces ne tient pas une seconde, les jeunes filles tombant enceinte le faisant pour attirer l’attention sur elles, et absolument pas à cause d’un déficit d’information quelconque ou de je ne sais quelle connerie Ségoliste.)
Dans tous les cas, il s’agit, en transformant l’adolescence en un moment agréable, joyeux, aseptisé, de faire que les jeunes veulent rester adolescents le plus longtemps possible. Alors qu’au contraire, pour les transformer en adulte, pour les faire grandir, il faut les laisser découvrir les choses du sexe par eux-mêmes, leur en faire baver en cours, leur donner envie de quitter la maison le plus vite possible.
C’est dur ? Bien sûr que c’est dur ! Mais qu’est-ce qui s’est jamais fait qui était facile ? Même aller acheter mon pain ce matin était dur vu le froid, vous ne voudriez pas que devenir un homme soit plus facile qu’aller acheter une baguette quand même.
A force de mâcher le travail des adolescents, de les laisser dans une bulle aseptisée, nous créons une génération de Tanguy.