Cohn-Bendit et « la coalition des hypocrites » : un discours choc
Par Pascal Riché | Rue89A l'occasion de l'investiture de la nouvelle Commission européenne de José Manuel Barroso, mardi au Parlement européen, l'eurodéputé Daniel Cohn-Bendit (Europe Ecologie) s'est lâché. Jusqu'au « Ta gueule ! » final, déplacé mais bien placé. (Voir la vidéo)
Voici quelques extraits de ce discours qui détonne :
« J'avoue que c'est fantastique. Nous assistons à la coalition des hypocrites. Juste avant la Saint-Valentin on dit à monsieur Barroso : “Je t'aime, moi non plus ! On ne te croit pas pas mais on va voter pour toi ! ”.
Nous avons des grands groupes qui vont soutenir la commission Barroso. Ils sont incapables de faire ensemble une résolution pour expliquer pourquoi ils soutiennent cette commission. Pourquoi ? Parce qu'ils ne sont pas pour cette commission !
La plupart des commissaires proposés, pas tous, n'avaient ni détermination, ni vision, ni ambition. Mais […] la somme des zéros fait des plus : c'est les nouvelles mathématiques de la commission Barroso.
Quelle a été l'initiative de la commission face à la crise en Grèce ? La solidarité où est-elle ? En Espagne, où est elle ? Je ne l'ai pas vue, je ne l'ai pas entendue.
Un des problèmes de la Grèce, c'est son budget de la Défense : 4,3% du PIB de la Grèce passe à la Défense. Quel est le problème ? C'est Chypre, c'est la relation avec la Turquie.
Où est l'initiative de la commission pour régler le problème de Chypre, pour qu'enfin le PIB de la Grèce soit soulagé de ce conflit imbécile, idiot ? Initiatives de la commission : zéro…
Sur Haïti… Madame Ashton [haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères, ndlr] : je veux que vous ayez des idées, que vous défendiez quelque chose. Vous dites “c'est important”, “je vais coordonner”. On ne sait pas ce qui est important, quelle est la hiérarchie de ce qui est important… Ça ne nous fait pas avancer.
La réalité dans le monde, c'est que L'Europe n'est pas à la hauteur de la crise économique…
[A un eurodéputé, ndlr] Ta gueule !
… de la crise écologique et de la crise financière !
Ils nous ont déjà fait le coup : nous sommes contre, nous sommes contre… et à la fin ils s'abstiennent ! Nous sommes contre, nous sommes contre, et à la fin nous votons pour ! C'est indigne de ce Parlement.
Réveillons nous, car l'Europe en a besoin. »