Pachamarket et les Jeunes Agriculteurs soutiennent la vente directe.

Publié le 11 février 2010 par Pachamarket

Ras le bol des intermédiaires qui se gavent sur leur dos et celui des consommateurs, des « perfusions » de l’État alors qu’ils n’aspirent qu’à une seule chose: vivre de leur propre travail. À ce jour, hélas, les agriculteurs se rendent compte que dans tout le circuit, ce sont eux qui gagnent le moins. Amer constat pour ces jeunes qui ont osé se lancer dans cette profession. Souvent un héritage familial. Par passion aussi, à l’instar du secrétaire général des Jeunes agriculteurs, Julien Giraud, éleveur ovins à Prads.

Pour un revenu décent

Après une année 2009 difficile avec, entre autres, une diminution importante de leurs revenus, et afin de sécuriser leur activité, ils ont choisi pour 2010 de mettre l’accent sur la commercialisation en circuits courts: « La seule démarche qu’on n’a pas encore explorée et qui peut nous permettre de dégager un revenu décent sur une partie de la production.

Cela permettrait de dégager de la marge. Cette technique est déjà en voie de développement, mais on veut essayer d’organiser ces filières-là pour permettre aux jeunes de limiter les charges de structure en se regroupant », explique Julien Giraud. Pour Benoit Gauvan, l’un des cinq vice-présidents, remettre la main sur cette marge « très mal distribuée » semble donc une belle occasion de se refaire une santé.

« Nous pourrions ainsi commercialiser nous-mêmes une part des produits, via la vente directe, ou tout ce qu’on peut appeler « circuit court » (proximité entre le lieu de production et la consommation). Voire la vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire (l’agriculteur vend lui-même ses produits dans un supermarché, une épicerie, un petit revendeur ». Cette solution ne serait pas le débouché principal pour tous les exploitants (il faut du temps) mais un moyen de valoriser une partie de l’exploitation. Les Jeunes agriculteurs se proposent d’ailleurs d’épauler ceux qui seraient tentés par l’aventure.

Voici trois ans, un point de vente collectif, « l’Étal des Paysans » a été créé à Peipin, avec une dizaine d’associés venus de tout le département. Un succès, avec aujourd’hui deux CDI, et un 3e contrat l’été. D’autres projets ont vu le jour sur des secteurs à forte activité sociale: en périphérie des grandes villes, dans les vallées de la Durance et du Verdon. Des points sont en train d’être traités comme à Montagnac (maraîchage, viticulture) en limite du Var, et dans la vallée de l’Ubaye (laitier, ovin, bovin).

Gagnant gagnant

Après avoir évoqué les actions menées en 2009 et rappelé les menaces qui pèsent sur la profession, Benoit Ferrari, vice-président, ne pouvait que tirer un sombre constat: « nous sommes dans une situation de crise sans précédent.

Il faut se poser les bonnes questions, et essayer de garantir l’avenir de nos productions ». Il compte aussi sur les consommateurs que nous sommes. « Depuis plusieurs années, les JA dénoncent l’opacité qui entoure les prix des produits alimentaires vendus en grande distribution. Le consommateur commence à entendre notre message. Il a compris qu’il y a des actions à mener pour arriver à un prix gagnant pour lui, et gagnant pour le producteur ».

Neuf enseignes nationales sont déjà poursuivies pour pratiques abusives. « Mais il faut continuer à se battre car pour l’instant, et tout le monde est d’accord avec nous, rien n’a changé ».