Dans son
dernier opus « le Conflit, la Femme et la
Mère », Elisabeth Badinter dénonce une offensive réactionnaire de notre
société visant à réduire les femmes à leur rôle de mère. Et notre porte parole nationale du féminisme
de s’insurger « C’est
une réduction de la femme au statut d’une espèce animale, comme si nous étions
toutes des femelles chimpanzés".
Le gros mot
est lâché :chimpanzé.
L’insulte suprême pour la race humaine !
C’est mal connaître les chimpanzés. Le sort des femelles chimpanzés est peut être plus enviable que celui de bien des femelles humaines.
Certes, la femelle chimpanzé ne peut pas recourir au bon soin de Nestlé pour nourrir sa progéniture, elle doit payer de sa personne, en allaitant. Mais à 7 ans, considéré comme adulte, il dégage ! Pas de syndrome Tanguy chez les chimpanzés.
Contrairement à sa cousine "sans poil", la femelle singe n’a donc pas à se soucier des résultats scolaires, des mauvaises fréquentations, des
virées alcoolisées ou des maladies sexuellement transmissibles de ses petits.
Côté éducation, Dolto n’ayant pas trouvé d’adepte chez les chimpanzés, tout est plus simple.
L’enfant
transgresse ?Une bonne
claque le remettra sur le droit chemin. Pas de place pour la culpabilité ou les états d’âme. La femelle chimpanzé est une bonne mère, elle n’en doute pas.
De plus, la femelle singe échappe au terrible dilemme humain.Elle n’a pas à choisir entre « boulot » et « maison ». Elle « travaille », elle participe à la cueillette, tout en élevant ses enfants et en profitant de ses amies.Travail, sexe, amitié, éducation, se conjuguent dans l’harmonie.
Le débat sur
les couches écolo, les tampons périodiques recyclables, elle ne connaît pas. Ses fluides naturelssont absorbés par la nature, il n’y a rien de plus écolo.
L’injustice entre mâles et femelles, elle ne connaît pas non plus :chacun contribue à sa manière à la vie de la troupe : aux hommes, la chasse. Aux femmes, la cueillette.
Pas d’écart
de salaire,chez les chimpanzés,
on gagne ce qu’on a cueilli, Sarkozy pourrait être content « travailler plus pour gagner plus » les
chimpanzés sont partants.
Qu'un chef se montre trop agressif, les femelles singes savent organiser des coalitions pour s’en
débarrasser. Alors que chez les
femelles humaines, en tout cas au travail, la solidarité n’a guère sa place. Les femmes se vivent le plus souvent en compétition, elles sont donc plus vulnérables. Les chefs
tyranniques peuvent régner en maître.
Le burn out,ne passera pas par les chimpanzés,
c’est une invention strictement humaine.
La
chimpanzée n’est pas schizo comme sa collègue humaine : elle n’a pasà jouer les amazones au boulot, les
mères dévouées en fin de journée et les amantes insatiables pendant la nuit.
Elle est « unifiée ».
Elle n’a même pas peur que son homme
découche. La fidélité n’a pas sa place chez les chimpanzés. Elle change
d’amoureux à sa guise. Et comme tous les mâles avec lesquels elle a copulé au
sein du groupe, peuvent potentiellement être le père de ses enfants, dans le
doute, ils s’efforcent de les protéger. Ils partagent leur pitance et jouent volontiers avec eux.
Si les mâles s’occupent des enfants, les femelles, elles, ne sont pas obligées de s’occuper de leur mâle. Nos cousines singes ont trouvé le moyen d’échapper aux débats sans fin, sur le bouchon de dentifrice, les programmes télés, les dépenses du ménage, les ronflements nocturnes et autres déplaisirs conjugaux. Finalement la polygamie a des vertus. Il faudrait en parler à Elisabeth Badinter ?