Après une année 2007 marquée par un record de France et un titre de champion de France, le chef de file du poids tricolore a repris le chemin de l’entraînement avec une seule idée en tête, les Jeux olympiques. Plus de vingt centimètres le séparent encore de son rêve. Mais à 30 ans, le licencié de l’Avia Club d’Issy-les-Moulineaux veut y croire. Interview.
Athle.com : Quel regard portez-vous sur ce qui a été sans doute été votre meilleure saison ?
Yves Niaré : J’ai vraiment marqué un coup l’année dernière. Déjà en 2006, j’avais passé un cap en lançant pour la première fois à plus de 20 m. En 2007, je réitère cette performance à cinq reprises. Je suis plus que satisfait. Je n’ai qu’un seul regret, celui de ne pas être arrivé en finale aux championnats du monde à Osaka. Je termine 16e avec un jet à 19,62 m. Il ne m’a pas manqué grand-chose, mais c’est une belle performance quand même.
Et pourtant, votre saison avait mal commencé…
J’ai été contraint de me faire opérer d’un kyste à la main, car je risquais une paralysie. Plus d’un mois d’immobilisation et quatre semaines de rééducation ont suivi, un vrai calvaire. Je n’ai repris l’entraînement qu’en février. Tout le travail effectué au mois de septembre était perdu. Le mois d’avril a été particulièrement difficile, car je n’avais pas confiance dans ma technique de rotation. Ma forme est revenue au mois de mai, lorsque je bats le record de France.
Ce record a-t-il changé quelque chose pour vous ?
20,21 m, ça signifie que je prends ma place au niveau mondial. C’est important. Mais c’est aussi super bien pour mon sport. Le poids est une discipline un peu ingrate. Avec ce record de France, les gens ont commencé à s’intéresser à moi. Lorsque les organisateurs de meeting font venir des étrangers, ils veulent du spectacle. En dessous de 20 m, ce n’est pas possible.
Cela fait maintenant deux semaines que vous avez repris l’entraînement. Comment programmez-vous votre saison hivernale ?
Je ne sais pas encore. Je ne sais même pas si je vais faire des compétitions. C’est encore en discussion. L’année va être longue et il faut tenir tout l’été. L’entraînement est déjà beaucoup plus dur, aussi bien physiquement que techniquement. Dans tous les cas, je ne commencerai pas avant le mois de janvier, peut-être pour le meeting de Mondeville.
Les minima pour les Jeux Olympiques ont été établis à 20,45 m. Pensez-vous que cette performance soit accessible ?
Il faut se conditionner pour que ça passe. Les Jeux restent mon principal objectif et un gros challenge pour moi. Mais je veux y croire. Je recherche d’autres sensations pour encore progresser. En revanche, je trouve le temps qui nous est laissé pour réaliser ces minima trop court. Nous avons cinq semaines, il faudrait deux mois.