Ce sentiment, ne le cachons pas, est partagé par un trop grand nombre de politiques. Dans une démocratie, la presse (du moins la presse libre) joue un rôle irremplaçable en rendant publics des faits, des réflexions, des projets que les pouvoirs voudraient taire ou cacher. La presse est un contre-pouvoir puissant apte à révéler la réalité des ressorts profonds de ceux qui nous gouvernent. Le «casse toi pov con» et les saillies à l'emporte pièce de notre président portent atteinte à la dignité de la fonction. Il est sain que les Français connaissent mieux les «élans» de celui qui possède tant de pouvoir.
Les récents propos de Georges Frèche, heureusement portés à notre connaissance, apportent de l'eau au moulin de ceux qui croient qu'un(e) élu(e) a des devoirs particuliers et exigeants. Choisis par le suffrage universel, ces élus représentent le peuple et à ce titre doivent avoir des égards pour la langue française, pour les électeurs et pour l'opposition. Un élu responsable évite le trivial, le gras, l'insulte. Un élu responsable doit donner une image sereine de l'engagement. Il doit à tout prix bannir l'invective et la provocation. Ce qui n'exclut nullement les convictions.