La Nouvelle-Orléans n’a pas que le Superbowl

Publié le 11 février 2010 par Www.streetblogger.fr

Dimanche, les Saints de la Nouvelle-Orléans ont remporté la 44e édition du Superbowl qui sacre le champion nord-américain de foot US. Actualité glorieuse qui a remis cette ville sur le devant de la scène cinq ans après la cataclysme provoqué l'ouragan Katrina. La Nouvelle-Orléans montre une fois de plus que cette ville et sa population ont une âme bien particulière qui provient de la riche histoire de cette ville fondée par des colons français. Une histoire collée à celle de la musique pour toujours. La Nouvelle-Orléans reste la ville où la musique moderne changea de manière irréversible et qui accoucha d'artistes de génie ou plus confidentiels qui ont développé des sonorités uniques.

Louis Armstrong

New Orléans est la ville qui a changé la musique moderne. Un beau jour du début du XXe siècle, un trompettiste du nom de Buddy Bolden mit le blues, musique de cambrousse, en haut de l’affiche, dans le quartier noir de cette ville métissée. Moins de vingt ans plus tard, un gamin d’à peine dix-huit ans du nom de Louis Armstrong avait revu les codes du blues et avait créé son grand-frère de la ville : le jazz, qui s’écrivait d’abord “jaz”, gardant la tournure péjorative pour bien rappeler que cette musique venait d’un caniveau où stagnaient des effluves des bordels de Story Ville. Ne vous faites pas d’illusions, c’est comme cela qu’est née la deuxième musique noire qui influença le plus le hip-hop et la soul.

Voici un morceau tiré du premier album de Louis Armstrong sorti en 1925 ! Epoque où le génie balbutie encore un peu son art pour les spécialistes. Une pièce d’histoire !

Branford Marsalis

Un autre jazzman, un saxophoniste pour être plus précis, musicien de notre époque. Issu d’une famille de jazz, c’est sur le croisement jazz/hip-hop du projet Buckshot LeFonque que son nom a pris une autre ampleur. Il obtiendra un Grammy Award en 2001, pour un album de son groupe The Branford Marsalis Quartet. Après Katrina, celui qui durant sa carrière accompagna aussi bien Herbie Hancock que Sting, fonda avec Harry Conick Jr (lui originaire aussi de N.O.) le Musician’s Village, au nord du Ninth Ward, pour permettre à des musiciens sans le sou de se reloger suite à Katrina.

Terence Blanchard

Il est connu comme le compositeur officiel des bande-sons des films de Spike Lee. Lui aussi, jazzman et trompettiste, sa consécration se fera lorsqu’il recevra en 2007, un Grammy Award pour l’album A Tale of God’s Will (A Requiem for Katrina). Cet album avait été composé pour le documentaire de Spike Lee en quatre parties sur la catastrophe. Dans ce documentaire il témoigne sur la catastrophe qui l’a touché de plein fouet.

Louis Prima

Le roi du swing et des gigolos, à la vie aussi mouvementée que sa musique. Ce trompettiste du milieu du XXe siècle marqua le monde de la musique par ses compositions entraînantes. La plus connue d’entre toutes est bien sûr est “Just a Gigolo”. Quelques paroles de la chanson, servent aujourd’hui d’épitaphe sur sa tombe. Il est mort en 1978.

Lonnie Johnson

C'est peut-être à cause de cette légende du blues, que Common porte aujourd’hui le prénom de Lonnie. Dur de croire que ce musicien de génie dut même au meilleur de son succès retourner à des emplois de domestique. Il est aujourd’hui au Hall of Fame des musiciens de jazz et de blues.

Choppa

Pour commencer par les rappeurs qui sortent tout droit de la ville construite sur les marécages, Choppa n’est pas forcément le plus approprié car loin d’être le plus connu. Pourtant, le presque sosie physique et vocal de Nelly avait quelques cartes dans son jeu. Signé et même poussé par Master P sur No Limit, ce qui est rare pour être noté. Pourtant il quitte le label assez vite pour fonder sa propre structure Body Head Entertainment, avec le succès que vous savez. Si vous ne savez rien c’est que vous avez deviné la taille du succès qu’a récolté Choppa. Je voulais quand même lui rendre hommage car j’aimais bien “Choppa Style”.

Juvenile

Créateur du style “bounce” qui faisait la couleur musicale du rap sudiste des nineties, Juvenile est comme Weezy un enfant des quartiers craignos de la ville. Sûrement moins créatif que son collègue dans le groupe Hot Boys, chapeauté par ce maquereau de Birdman, Juvenile n’en a pas moins développé une voix gémissante trainant sur les dernières syllabes des mots en les avalant au fond de sa gorge et s’en est fait un style. Marque de fabrique qui amena des hits comme “Back That Ass Up” ou “Slow Motion”. Pourtant, j’ai préféré choisir “Get Ya Hustle On”, parce que d’abord il provient du seul album sorti numéro un dans les charts hip-hop US, Reality Check, enregistré à moitié dans une chambre d’hôtel, son studio ayant été ravagé par Katrina.


Juvenile - Get Your Hustle On
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Lil Wayne

Ca sert pas à grand-chose de vous le présenter. Y’a assez de matière sur la toile pour connaître toute la vie de l’actuel ambassadeur de N.O., qui rentre aujourd’hui en prison pour un an. Ne vous inquiétez pas, sûr qu’il a plein de sons en avance pour nous faire patienter. En attendant, je vous propose son hommage à sa ville de naissance. C’était sorti en 2007 quelque part entre les marécages et la jungle des mixtapes.

Download : Lil Wayne - Ligthing Up My (La La La)

Curren$y

Le plus jeune et donc dernier de la liste. Curren$y, qui a été un temps disciple de Lil Wayne. Il en a eu marre d’attendre sa chance et est parti sur les voix de l’indépendance et après un temps de latence, commence à apposer sa marque sur le marché des mixtapes. Preuve en est la dernière en date, sortie dans la foulée de la victoire des Saints, ce Dimanche.

Download : Curren$y - Smokee Robinson (Mixtape)