Devinette : C’est le pays de la bureaucratie étouffante, de la fiscalité écrasante, de l’industrie nationalisée inefficace, du gigantesque secteur public financé par le contribuable, des grèves et des perturbations incessantes, de l’emploi garanti à vie, des gens qui adorent s’amuser –formidables d’ailleurs dès qu’il est question de gastronomie, de bons vins, de séduction et d’amour- mais qui ne sont ni assez entreprenants ni assez travailleurs. De quel pays s’agit-il ? Vous voulez d’autres indices ? Ses habitants sont aussi très attachés à leurs longues vacances, à leur retraite précoce, et sont trop dépendants des généreuses subventions d’un Etat-providence boursouflé.
Eh bien oui, vous avez deviné, c’est la France. Mais, une France un tantinet imaginaire et méchamment caricaturée car ce serait ainsi que nous voit le peuple américain. Roger Cohen, éditorialiste au New York Times, écrivait récemment dans son journal que l’Amérique doit puiser dans son esprit d’entreprise, son désir d’agir, pour trouver sa propre voie. Et il ajoutait, perfidement : « J’aime la France, mais je ne tiens pas à ce qu’il y en ait deux, surtout pas si l’une des deux se trouve aux Etats-Unis. »
Imaginaire, cette vision de notre hexagone car rappelons que la France est tout de même la cinquième économie mondiale ainsi que la cinquième place boursière, que ses salariés sont plus productifs que leurs homologues américains et que le taux de chômage aux USA dépasse celui de la France depuis l’été dernier.
Mais, que voulez-vous, les clichés ont la vie dure. Peut-être l’Office français pour le tourisme aux Etats-Unis devrait-il commander une campagne de communication pour montrer que le Français au béret et à la baguette sous le bras était une image bien sympathique mais aujourd’hui largement dépassée…
Pierre Zimmer (Crédit photos Willy Ronis)