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Green, film boulversant sur l’Indonésie, son bois, son papier, son huile de palme

Publié le 11 février 2010 par Ecosapiens

Green-053Autant préciser, ce sont les tripes qui vont parler.

Vous savez toutes ces choses qu’on dit sur la déforestation en Asie du Sud Est. Mais si ! Vous savez. Le bois exotique, le brûlis généralisé pour l’huile de palme, le papier toujours plus brillant. Oui nous savons tout cela. Nous savons bien que c’est une catastrophe écologique. Et alors ?

Et alors c’est à croire que nous oublions aussi vite que possible toutes ces choses. D’abord parce qu’il faut bien penser à autre chose. Parce que ces choses, en réalité, sont insoutenables et qu’une vie entière ne suffirait pas à effacer ces mauvais souvenirs.

Alors une piqûre de rappel pour regarder la réalité en face.

Prenez 40 minutes pour regarder Green The Film. Je vous garantis que c’est salutaire. Oh pas d’histoire de culpabilité (» mince ! dire que j’ai acheté une belle table de jardin…» ). Non non ! C’est une question de courage, de lucidité, d’honneur presque !

Voir nos cousins Ourang Outang, homme de forêt, tramatisés, déboussolés, hagards comme des rescapés concentrationnaires, c’est presque insoutenable. Bien sûr, je sais que l’image peut mentir.

Et que les effets de style sont parfois faciles: des petites musiques jazzy pour illustrer le business pimpant du bois exotique, de l’huile de palme, du « bio-diesel»  et du papier; des plans rapprochés, intimes et muets sur le primate alité. Je sais cela.

Green-102
Il n’empêche que ces images, je les découvre après avoir lu ce qui dans les chiffres est déjà une tragédie. On dit que ma génération ne connaît pas la chance qu’elle de ne pas avoir connu la guerre. Parfois, je me dis que chaque époque a son lot d’atrocité. Et son lot de complicité. Ma génération n’a pas connu la guerre peut-être.  Mais elle la vit tous les jours en regardant le monde agoniser.

Il est toujours malvenu de comparer avec les désastres du XXème siècle (et des autres d’ailleurs !). J’espère cependant que, de même que ma génération fut choquée de voir les images noir et blanc des tranchées ou des camps, de même la future génération sera choquée en voyant greenthefilm dans 20 ans.

Quoi papa ? Tu achetais des produits avec de l’huile de palme ?

Les bien-pensant répondront qu’il est prétentieux de juger ce qui se passe dans les pays dits émergents. Qu’il est indécent de ne pas les laisser accéder au niveau de vie occidental. Ils se trompent à double titre.

D’abord, ce confort est tout relatif. La pauvreté existe bel et bien chez nous. Mais c’est un débat trop spécieux pour être traité sur un billet de blog.

Ensuite, je pose la question. Quand l’Amérique du Sud sera un continent de soja pour nourrir nos vaches, que l’Asie sera un continent de palmiers à huile pour fournir nos meubles futiles, nos magazines inconsistants et nos graisses insipides, que la Chine sera définitivement l’usine à breloques du monde, sur quels territoires vierges pourront nous compter pour continuer dans cette fuite en avant ?

L’Afrique ? La Sibérie ? L’Antarctique ? L’Europe ?

Tout ceci ne mène nulle part, c’est évident.

Je sais que c’est ridicule mais j’ai envie de dire pardon aux grands singes. Que cela s’est joué à rien. Si l’australopithèque était resté dans la savane et que l’Ourang Outang avait fabriqué le silex, nul doute que les rôles seraient inversés. Un Ourang Outang écrirait ceci, se demandant pourquoi son espèce est, malgré les apparences, si idiote.

Cette parenthèse pour défier ceux qui accusent certains écologistes d’être dans le mythe du bon sauvage. Je ne crois pas au bon sauvage. Et je ne crois plus au bon civilisé…

Place au film

Et pour les chiffres, c’est explicite sur le site greenthefilm


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