La décennie qui suit l'indépendance voit apparaître une nouvelle génération de cinéastes plus proches des préoccupations sociales d'une Inde qui se cherche ; c'est le début de l'âge d'Or du cinéma indien qui voit se réaliser tous les grands classiques. Un triumvirat d'acteurs émerge et monopolise tous les grands films de la décennie puis, dans une moindre mesure, ceux de la suivante.
Dilip Kumar (1922-)
Né à Peshawar (actuel Pakistan), Dilip Kumar s'installe avec sa famille à Bombay dans les années 1930, puis à Pune où il vend des fruits avant de gérer une cantine.
Remarqué par Devika Rani, des Bombay Talkies, il commence à tourner en 1944. Il joue dans une soixantaine de films ; à l'occasion, il réalise, chante, écrit et produit.
D'abord remarqué pour ses rôles tragiques, qui le mènent véritablement vers une dépression, il change de registre pour se tourner vers des films, sociaux, historiques, ou d'action.
Au long d'une carrière qui dure jusqu'en 1998, il reçoit 8 Filmfare du meilleur acteur, record inégalé dans le cinéma hindi. Ayant introduit une nouvelle façon de jouer, moins théâtrale, il reste un modèle pour de nombreux acteurs actuels.
Voir le ciné-club qui lui a été consacré.
Dev Anand (1923-)
Né au Penjab, Dev Anand suit des études de littérature anglaise à l'université de Lahore (actuel Pakistan).
Très attiré par le monde du cinéma, il se rend à Bombay où le hasard lui fait rencontrer des personnalités du cinéma ; Prabhat Films lui offre sa première chance en 1946, il rencontre Guru Dutt en 1948 et ils resteront amis.
Son premier grand succès Ziddi en 1949 lui donne l'idée de créer sa propre société de production Navketan, qui existe toujours. En 1951, il choisit son ami Guru Dutt pour réaliser son nouveau film, Baazi, qui devient ausi un succès au box-office. Suit Taxi Driver en 1953, pendant lequel il épouse discrètement sa partenaire Kalpana Kartik à la pause-déjeuner (!).
Il impose son style décontracté, ses chapeaux, ses tics de la tête, sa façon de dire son texte et se voit récompensé d'un Filmfare de meilleur acteur pour Kalapani (Raj Khosla,1958) dans le rôle d'un fils qui veut réhabiliter son père injustement emprisonné à vie.
Sa carrière d'acteur-réalisateur-producteur est l'une des plus longues du cinéma hindi ; il a toujours une idée en tête (et un foulard autour du cou) et continue d'écrire, de jouer et de produire des films qui lui font plaisir (les spectateurs eux...)
Raj Kapoor (1924-1988)
Formé dans le théâtre de son père Prithviraj Kapoor, Raj Kapoor prend le cinéma à bras-le-corps en fondant sa société de production, RK Films dès 1947. C'est au début de sa carrière, alors qu'il est réalisateur, acteur et producteur qu'il donne au cinéma indien quelques-uns de ses plus grands classiques en noir et blanc, tels Barsaat, Awaara et Shree 420.
A retrouver sur le site que nous lui avons consacré à l'occasion de notre exposition.