Bien sûr, il n’est pas question ici du blockbuster qui explose tous les records intergalactiques, mais bien des petites icônes qui nous représentent sur les réseaux sociaux. Quand je vois la vogue actuelle des ornements en typographie et la popularité de designers comme Jean-François Porchez ou Jessica Hische, je me demande comment la lettrine a pu disparaître aussi soudainement de nos publications, magazines, livres, brochures, sites, blogs…
Il y a encore quelques années, il était impensable de commencer un texte de plus de dix lignes sans une lettrine, censée guider le regard vers le début du texte principal. Aujourd’hui, il semble qu’elle soit de plus en plus souvent supprimée. Même si je n’en ai jamais été un fervent partisan car je trouve qu’elle a tendance à alourdir les compositions, je suis surpris de constater qu’elle est tombée en désuétude. Surtout parce que dans les années 90 il était fréquent de voir des lettrines surdimensionnées (comme chez Fabien Baron dont c’est une des « marques de fabrique » par exemple).
Pourquoi une telle disgrâce ? Au-delà de l’effet de mode, je crois qu’à force de s’éloigner de sa vocation première, essentiellement décorative (cf. les manuscrits enluminés du Moyen-Âge) elle s’est vidée de sa substance et a perdu toute utilité. Dans ces manuscrits, d’ailleurs, cette lettrine était bien plus qu’une simple lettre. Les ornements qui l’entouraient représentaient en général soit le récit qui allait suivre, soit le portrait de l’auteur (pour les textes religieux en particulier).
Tiens, tiens… mais n’est-ce pas justement la fonction que remplissent désormais nos avatars sur Twitter ou Facebook ?
Liens :
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Fabien Baron