Et maintenant que notre semaine d’attente et qu’on s’est bien marré en repensant à ces « NUIT DES LOOSERS-VIVANTS », « REVANCHE DES MORTES-VIVANTES » mais qu’on aura aussi
frémi devant le remake « L’ARMEE DES MORTS » ou se saura souvenu avec
émotion du tout premier film de zombie : « LA NUIT DES
MORTS-VIVANTS » ou « WHITE ZOMBIE » alors ?
Pourquoi ne pas survoler le film qui m’aura fait rédiger ces articles :
« LA HORDE » de Yannick Dahan et Benjamin Rocher
Ecrit à plusieurs mains et réalisé à quatre yeux par Yannick Dahan et Benjamin
Rocher, « LA HORDE » est donc un de ces nouveaux films de genre hexagonal, qui année après année tente de relance le cinéma fantastique en France. Et pourrait peut-être
réussir quand je vois les films de genre français à venir en 2010...
Peu apparus sur nos grands écrans depuis les eighties, après « LE LAC DES MORTS-VIVANTS » de Jean Rollin en 1981 et cette « REVANCHE… » sur laquelle on s’est attardé il y a
peu, les zombies pourraient avoir essayé de réapparaitre l’an dernier avec le «MUTANTS » de David Morlet (en vain ? ) mais ce sera surtout en ce début d’année, avec le film de notre
duo, qu’ils semblent débarquer... en masse ou en horde plus précisément.
Décidés à venger l’un de leurs collègues, une équipe de flics un peu cow-boys débarquent dans la tour où se
terre le gang de caïds qu’ils recherchent.
Et si cette opération coup de poing n’était pas personnelle et illégale, tout aurait pu aller pour le mieux… ou presque.
Du moins, jusqu’à ce que bad guys et bad boys doivent s’allier pour lutter contre ces nouveaux ennemis communs : une horde de zombies prenant d’assaut la tour !!
Critique critique ( non, je n’ai pas fait d’erreur de frappe mais
tiens à rappeler combien Yannick Dahan peut être très méchant dans ses critiques ) voire très critique, Yannick Dahan, avant de s’en lancer dans le
cinéma en tant que réalisateur, se sera donc surtout fait connaître en taclant et cassant le travail des autres.
Après avoir travaillé pour les magasines « HK », « DVDvision », « Positif » mais surtout « Mad Movies », à mes yeux ( puisque j’ai lu toutes ces revues et considère ce dernier titre comme ma Bible cinématographique mensuelle depuis près de
vingt ans ) et animé une émission de cinéma dans laquelle il continuait à dézinguer les titres des autres et encenser certains acteurs has-been, stupéfiants ou non, « Opération Frisson » ( sur CinéCinéma Frisson ), le Toulousain s’est, donc, lancé dans le cinéma… activement avec ce film, après un précédent court-métrage,
« Rivoallan » ( déjà avec Jo Prestia et Alain Figlarz dans le casting et en collaboration avec Benjamin Rocher )., en 2007 – sorte de prequel de « LA HORDE »…
Plus discret et méconnu, Benjamin Rocher, lui, aura tenté une expérience cinématographique ou presque plutôt que son compère avec son court-métrage d’animation « Hominusrex Creator » qu’il écrivit, réalisa et produisit en 2000.
Lorsque ces deux là se rencontrent, « LA HORDE » germe dans leurs esprits mais prendra forme sur le papier avec l’aide d’Arnaud Bordas et Stéphane Moïssakis, deux anciens collègues de « Mad » ( l’un apportant sa culture super-héroïque en libre arbitre pour « Le Figaro », l’autre restant correspondant aux Etats-Unis pour diverses revues et chaines ), et Nicolas Peufaillit ( co-auteur du très beau « UN PROPHETE » de Jacques Audiard ) comme consultant script pour tout mettre en forme correctement…
Tourné pour deux millions d’€uros dans le quartier de la Forestière de
Clichy-sous-Bois ( 93 ) et un ancien entrepôt des Galeries Lafayette ( sur l’Ile-Saint-Denis, 93 ), le film aura fait parlé de lui en recrutant via le web ses nombreux figurants pour jouer cette
horde de zombies affamés.
Net qui aura servi également à produire en partie le film : des quidams pouvant investir dedans via le site Motion Sponsor, en pariant sur le film et y mettant quelques copecks. Et j’imagine
maintenant ces mecs ( et filles ) consultant chaque minute les résultats du film pour savoir où en sont leurs « portefeuilles » d’action…
Et au-delà de ces 300 zombies bénévoles, qui auront adoré passer des
heures au maquillage, je note surtout la présence dans ce film de deux gueules du cinéma français : Jo Prestia, précédemment cité, mais surtout Jean-Pierre Martins ( ici en photo ).
Kick boxeur multi champion de muay thaï, ce petit bébé sicilien de Jo Prestia a converti depuis son
physique en tant qu’acteur.
Débutant chez Olivier Dahan ( Dahan ? Dahan ? Ca me dit quelque chose ) dans son film « FRERES » en 1994, on l’aura depuis croisé dans des films comme « REQUIEM »
d’Hervé Renoh de la collection Bee Movies de Canal en 2001, « GREGOIRE MOULIN… » d’Artus de Penguern la même année, « LES MORSURES DE L’AUBE » ( premier film d’Antoine de
Caunes, toujours en 2001 ) mais surtout des trucs plus couillus et incisifs : « TOTAL WESTERN » d’Eric Rochant en 2000, « IRREVERSIBLE »
de Gaspar Noé en 2002, « CALVAIRE » de Fabrice Du Welz en 2004 ( qui sera son troisième film en compétition ou non au Festival de Cannes ), « LES RIVIERES POURPRES
2 » en 2004 où il retrouve Olivier Dahan et « 36 QUAI DES ORFEVRES », la même année, avec un autre Olivier… Marchal. Retrouvant là sa préférence pour les univers sombres et noirs
de flics, auquel son physique semble le cantonner lors de ses apparitions dans des séries TV ( « Quai N°1 », « Commissaire Moulin », « Navarro », « RIS »,
« Greco » ou « Central Nuit » ). Ce qui ne semble pas s’arrêter avec cette « HORDE »…
Sax’ dans le groupe Silmarils, qu’il monta entre autres avec le
chanteur David Salsedo en 1989, le massif quarantenaire Jean-Pierre Martins voit sa carrière artistique s’orienter vers le cinéma en 2003 lorsque l’ex-Nul Chantal Lauby pour sa première réalisation, « LAISSE TES MAINS SUR MES HANCHES », lui propose le rôle masculin principal du forain Kader.
Enchainant les rôles, il réapparaitra chez Chris Nahon en 2005 dans une énième adaptation de Grangé « L’EMPIRE DES LOUPS » avant d’être révélé au public par le succesfull biopic
consacré à Edith Piaf « LA MOME » d’Olivier Dahan ( qui réalisa, au passage, le premier clip de Silmarils « Cours Vite » ) en 2007 dans
le rôle du boxer Marcel Cerdan.
Romain Goupil dans le biopic d’Antoine de Caunes « COLUCHE » en 2008, Jean-Pierre Martins trouve peut-être ici dans « LA HORDE » un rôle à sa mesure, démesure et culture.
En souhaitant que ce « Venez, bande d’enculés !! » que crie son personnage dans une scène qui semble être promise à devenir anthologique ne s’adresse pas plus
particulièrement au public…
Et en parlant d’enculés, si on se jetait sur la bande-annonce, si vous n’avez pas encore été le voir ?
Vous pouvez éteindre votre télévision et
y allez, bande d’enculés !!