Lorsque j’ai effectué mon travail de commissariat pour le Studio XX l’an dernier, j’ai réalisé, tel que mentionné dès l’introduction du projet le XX fantastique, combien l’art électronique créé par les femmes générait une expérience du « fantastique » (je ne veux pas opérer une généralisation, il y a peut-être cette même résurgence chez les productions faites par les hommes. Mon contrat était cependant lié à l’étude des productions faites par les femmes). En faisant mes petites recherches, j’ai pu mettre cette présence du lien « fantastique » entre les femmes et les technologies en relation avec des faits/fictions historiques. En effet, selon Jeffrey Sconce, les femmes étaient reconnues, dès l’invention du télégraphe, pour avoir un lien tout spécial avec les technologies de communication. Elles possédaient, contrairement aux hommes, une constitution « électrique » et avaient ainsi le privilège de pouvoir communiquer au-delà du monde tangible. Les médiums, qui abondaient à cette époque, étaient, il va sans dire, principalement des femmes.
Ce qui m’avait frappée n’était pas tant ces propos sur la constitution de la femme, bien que ceux-ci soient assez comiques, mais plutôt ce qu’elles ont fait de ce don qui leur était gracieusement accordé par la gente masculine. J’aime croire qu’elles n’y croyaient même pas. Lorsqu’elles étaient dans ce prétendu état de transe (et en communication avec des entités supérieures aux hommes), elles en profitaient pour régler leur compte. Par ce « pouvoir », elles pouvaient alors commenter les problématiques contemporaines qui les concernaient : égalité conjugale, les droits quant à la « reproduction » et le suffrage universel (Jeffrey Sconce, Haunted Media, p.12).
Ces pensées me reviennent à l’esprit, puisqu’en lisant la dix-neuvième leçon de Rampa (mon canular littéraire préféré à ce jour), j’ai bien réalisé que cette idée de femme électrique avait traversé le temps et les littératures. Selon Rampa, les femmes sont plus aptes à la télépathie, la clairvoyance et la psychométrie (ici définie comme un pouvoir permettant de comprendre les choses et leur histoire par le toucher, le bout des doigts). Elles ont ce privilège puisque leur « cerveau est semblable à un poste à transistors qui peut être, plus facilement que le cerveau masculin, branché sur une station » (Rampa, Les secrets de l’aura, p.216). Malheureusement, après avoir fait l’éloge de nos super cerveaux électriques, l’auteur enchaîne délibérément et comme si ça allait de soi : « les femmes pourraient être télépathes, bien plus que l’homme moyen, si seulement elles ne parlaient pas tant! » (Rampa, Les secrets de l’aura, p.216)
Vivement mes dons psychométriques qui m’empêchent de parler! J'ai toujours cru que je ne pouvais penser profondément qu'avec le bout de mes doigts (en contact avec le clavier de mon ordinateur), je n’ai pas grand chose à dire de vive voix.
Superbe illustration, n’est-ce pas? Ce n’est pas du Star Trek, c’est la « Tête sereine » tel que l’appelle Rampa. Comme quoi il ne faut pas oublier de s’épiler les sourcils pour faire de la télépathie. Ça brouille les ondes...;)