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Réseaux Sociaux Killed The “Influent” Blogueur

Publié le 10 février 2010 par Sagephilippe @philippesage

ben.jpgA peine nés, que les voici décanillés. Ou en passe de l’être. L’affaire semble entendue, pliée, allez zou, du balai ! Retourne dans ta niche, le blogueur “influent”, celle des buzzomètres. Ta prose approximative, obnubilée par tes “Statcounter”, ton “Google Analytics”, tes visiteurs uniques, ta politique du chiffre, de l’audience, à la poubelle ! Et fissa ! Le blogueur va crever, et dans une indifférence aussi générale que méritée. Personne pour le pleurer ! Surtout pas le camarade journaliste ! Tu penses !
Ah, si encore, il fut honnête, consciencieux, appliqué, le blogueur, qu’il se moqua comme de la dernière guigne de ses foutues statistiques, de ces classements absurdes, abscons, qui pullulent ; flatteurs d’égo ? Non ! Ah que non ! Lesdits classements le tournent en ridicule, l’étriquent d’autant plus, l’étroitisent dans sa bêtise, aveugle. Oh bien sûr, il s’en défend, pérorant que tout cela n’a que peu d’importance, c’est juste un amusement, ces classements, son “rezotage” (cette touze, plutôt, entre suiveurs, bande de lécheurs, suceurs de roues, envieux, et pas qu’un peu !) de type pyramidal, la fameuse chaîne où c’est celui qu’est en haut qui rafle la mise. Il s’est mué en commercial, de lui-même, l’influent blogueur, mais le nie, comme de bien entendu, jusqu’à sa prétendue influence (à la noix), malhonnête jusqu’au trognon, et ne venez pas le lui dire, arguments à la clé, preuves à l’appui, c’est inutile, il vous envoie paître, vous traite de “troll” et vous verrouille de l’IP. C’est qu’il supporte mal la contradiction, le malheureux ! Il s’étale sur le Net, et copieux, sans honte l’étouffant, invoquant, s’il vous plaît, son droit à la liberté, celle d’expression, mais celle de l’autre, n’en veut pas ! D’autant plus si elle est contraire à la sienne ! Eh bien agonise-donc ! La liberté d’expression, elle, te survivra ! Et comment ! Et tant mieux ! Puisque, visiblement, tu ne la garantis pas, ni la tolère, sinon la seule tienne et celle de ceusses qui te flattent, et à satiété ! Pas étonnant, alors, que tu disparaisses, petit à petit, et petitement.
Adios muchachos ! Ne subsisteront, c’est un souhait, que celles et ceux qui s’offrent, généreux, qui se la crèvent, la couenne, pour pondre du billet, du vrai, où y’a du contenant et du contenu, de l’article ; que celles et ceux qui se donnent, sans compter, ni faux amis, ni personne. Que celles et ceux qui, aussi, déconnent, adorables fantaisistes, clowns assumés, amuseurs, conteurs, saltimbanques numériques, écorchés vifs, parfois maudits, ceusses qui donnent à regarder leurs fêlures, ou qui témoignent, magnifiques, émouvants, cinglants, sur leur quotidien, leur turbin, sans rien attendre en retour. Pas même une quelconque reconnaissance. Au diable, la reconnaissance ! L’homme, ce bipède, n’est pas équipé pour. Et le blogueur, d’autant moins.
Enfin, le voilà, le temps de l’écrémage, lent mais sûr, et bas les masques ! L’imposture, pour que ça dure, faut-il encore en avoir les moyens ! Etre doué d’imagination, et du genre fertile ! J’suis pas bégueule, les faussaires, je veux dire les talentueux, moi, je leur tire mon chapeau ! Tu m’as bien eu, l’enfoiré ! Je t’aime, mon salaud ! Tant tu m’as fait voyager, rêver, kiffer ! Mais l’amateur, nib ! Ta pyramide, c’est du vent ! … Comment ? .. Ne serait-ce pas l’hôpital qui se foutrait de la charité ? .. Sans blagues ? .. Moi, blogueur ? .. Tu m’as bien vu ? J’ai pas la blog-roll facile, mon ami ! Et d’une ! Et de l’autre, je rentre pas dans les critères. Je cherche pas à plaire. M’en fous comme de l’an 40 ! Je suis un bâtard. Je poste, comme on dit, je saigne en vérité, je me tire les vers du nez, je me fais violence, je me déloque, de moi, de tout, me tapant de savoir dans quel sens il souffle, ce putain de vent, ce nouveau cancer nommé : buzz ! Je hais le buzz ! Toute cette immédiateté, négation de la pensée, ennemie jurée de l’analyse, dictée (dans le sens : dictature) par l’émotion ! Et quand bien même, je bloguerais, comme on dit, que voilà, ça m’emmerde, à la longue. Non mais, franchement, qui en a à cirer de mes élucubrations sur ceci ou cela ? Qui ça intéresse ? Jacter sur la “garde à vue” par exemple, suis-je qualifié pour ? Et le Karachi truc-machin-chouette, j’entrave quoi ? Faudrait-il être imbu de soi-même, ou crétin, c’est pareil, pour oser penser, une seconde, que ça porte, que ça influe, et autres fadaises !
Je blogue comme on pisse. Question d’hygiène. Mais voilà, ça s’arrête là. Faut pas chercher ailleurs ou autre chose. Pas de pyramide, pas de statistiques, rien. Des mots. A prendre ou à laisser. A commenter, si ça te chante. C’est 2.0. Des mots pesés, choisis avec soin. Un instantané. Pas de quoi en faire un bouquin ! Déjà que j’peux pas souffrir ceusses des chroniqueurs radio, ces compilations de vannes ou de bons mots ! Compiler l’éphémère et le vendre ! Décidément, rien ne nous sera épargné !
Allez ouste ! Au Kärcher, la blogosphère ! La pyramidale ! La Left comme le reste ! Le jeune, il s’en bat les flancs, s’en va voir ailleurs. Et l’a raison ! Il veut de la becquetance, le jeune ! Se fendre la poire ! Du futile, du volatile, du sans fil et du tactile ! Mais aussi, du couillu ! Mais si ! Suis pas du genre à la dénigrer, la jeunesse, moi ! Au contraire, je l’encourage ! Et puis, quoi, les réseaux qu’on dit sociaux, Facebook et compagnie, c’est-y pas rigolo ? Trop fun ! N’est-ce pas ? S’exprimer en 140 caractères max, Twitter, mine de rien, c’est de l’exercice, ah si, pour qui veut bien se laisser prendre au jeu. Car, oui, c’est un jeu. Qui peut virer sérieux. Ou à l’utile. Si, si !
Et viva les réseaux sociaux ! Même colonisés par ceux dont je cause, ces mesureurs de bite ! Ils s’y noieront ! Ça durera, ça durera pas, ma foi, quelle importance ! Tant que ça remet le blog à sa place ! Le politique ou classé comme tel, je veux dire ! Celui qui journalise ! A la va-comme-j’te-pousse ! Seuls surnageront, les authentiques, les purs et durs, se foutant des visiteurs uniques, des pyramides, des statistiques, camarades maudits, camarades misère, peu importe ton étiquette au demeurant, ceux qui courtisent pas, ils seront les derniers des Mohicans.
Et le journalisme citoyen dans tout ça ? .. Citoyen, je veux bien. Encore que, c’est vaste. Chacun voyant le concept de citoyen à sa porte et le balayant quand ça le gratte ou le chatouille. Pour le reste, chacun son taf.
Non ?


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