Pour sa collection haute couture printemps-été 2010, Elie Saab a proposé une étude impressionniste des thèmes de la transparence et de la légèreté ; comme si la collection était destinée à une ingénue qui s'éveille sur un lit de fleurs. L'ingénue s'habille certes de probité candide mais aussi, par touches pointillistes, d'une pluie de lilas, de fleurs pastel et d'un voile de dentelle.
C'est une sublime série de robes longues et courtes qui, chaque fois, se suffisent à elles-mêmes : ici pas d'effets appuyés, pas d'accessoires, pas de bijoux — rendus inutiles par la finesse et l'évanescence du traitement. Le maître libanais atteint avec cette collection une maîtrise touche à la perfection.
Je ne doute pas que cette collection marquera son époque. Le romantisme est un thème désormais commun, mais rarement autrement qu'en vague argument marketing pour des films et des romans immatures. Chez Saab, c'est une véritable révélation, profonde et intérieure, qui transparaît au travers d'une collection de mode.