Par Bernard Vassor
"La Princesse de Clèves, le plus beau roman du siècle (le XVII°)
en offre aux yeux toutes les beautés;
c'est une femme qui parle; il est naturel
qu'elle ait bien choisi; d'ailleurs,
elle faisait un roman (..) Le petit livre
de Mme de La Fayette est un écrin d'or
où luisent les purs diamants dont se paraient l'aristocratie polie
Après avoir ouvert le cabinet, il est à propos d'ouvrir l'écrin"
Taine 1857
Edition originale, auteur anonyme en 4 volumes avec la mention : Achevé d'imprimer pour la première fois le 8 mars (aujourd'hui journée de la femme) 1678.
Madame de La Fayette (1623-1693) écrivit ce qui est considéré comme le premier roman moderne. Ce livre historique dont l'action se déroule au siècle précédent à la cour du roi Henri II, marque un tournant dans la littérature, et donne pour la première fois une place prépondérante à la littérature féminine.
Elle avait, comme madame de Sévigné reçu les enseignements de l'abbé Gilles Ménage et bénéficié du secours de Jean Regnault de Segrais et de son ami le duc de La Rochefoucault
Ce premier roman écrit en collaboration avec Segrais, fut un prélude à son chef-d'oeuvre paru 16 ans plus tard. Il est amusant de noter dans l'avertissement du libraire au lecteur : "En donnant cette histoire au public, je dois dire qu'elle n'a été tirée d'aucun manuscrit qui nous soit demeuré du temps des personnes dont elle parle. L'autheur ayant voulu pour son divertissement escrire des avantures inventées à plaisir, a jugé plus à propos de prendre des noms connus dans nos histoires, que de se servir de ceux que l'on trouve dans des romans"Ce qui fait penser tout de suite à la formule consacrée utilisée de nos jours : "Toutes ressemblance avec ......"
Entre les deux ouvrages cités précédemment, Zaydé n'est signé que du nom seul de Segrais, qui reconnut plus tard que le roman était de la main de madame de La Fayette. Faut-il être ignare ou inculte pour dénigrer ce fleuron du patrimoine et de l'identité française ?