Jackson Pollock

Figure de l’indépendance de l’art américain, Jackson Pollock est devenu un mythe, célébré par une Amérique (notamment dans Life) fière d’arborer un artiste capable d’égaler les grands maîtres européens. Sa mort brutale et inattendue en 1956 n’y est évidemment pas étrangère.
La peinture de Pollock est associée à l’expressionniste abstrait aux côtés de De Kooning, Motherwell, Newman ou Rothko. Même s’il s’inspire de l’artisanat indien, des fresques mexicaines, de l’automatisme (pour sa part physique) de Mirò et Masson, Picasso reste sa véritable référence.
C’est en 1947 que Jackson Pollock abandonne l’utilisation classique du pinceau pour le dripping (projection de peinture sur la toile) et le pouring (coulage à partir d’un pot de peinture ou d’un bâton), déposé sur la toile couchée sur le sol . Aucun endroit du tableau n’a plus d’importance qu’un autre. La surface est recouverte d’entrelacs colorés. Processus qui fera le succès du peintre. La figure réapparaît après 1951, toujours sous l’action du dripping. Effrayé à l’idée de se répéter, perturbé par une rivalité, qu’il s’est infligé, avec Picasso, Pollock vit ses dernières années dans une crise créatrice ravageuse. (texte pris d'ici)

Jackson Pollock ou le trait d’union entre abstrait et figuratif ...En 1930, à l’âge de 18 ans, Jackson suit les pas de son frère en apprenant la peinture auprès de Thomas Hart Benton. Les Pollock, après avoir sillonné l’Amérique, s’installent finalement à New York afin d'être au plus près des expositions et de la vie artistique américaine. Charles est vite devancé par son frère cadet. Le jeune peintre subi les influences successives des grands muralistes mexicains, de Picasso, Braque, Miro ou d’autres surréalistes européens. Ses premiers tableaux montrent que Pollock n’a pas encore fait le choix de l’abstrait ou du figuratif comme le suggère son huile sur toile de 1934 : « Flame ». À cette époque, il fait également la connaissance de Lee Krasner, jeune femme peintre, qui prendra rapidement une importance vitale dans la vie de Jackson. En effet, confronté à ses vieux démons, il est devenu instable et alcoolique. Son frère l’envoie en cure de désintoxication. Malgré sa faiblesse, il expose déjà quelques une de ses premières œuvres dans la même galerie que son amie Lee Krasner.

Ses premières expositions sont critiquées et pas reconnues. On lui reproche un style confus. Ni abstrait, ni figuratif, sa peinture, son style restent inclassables. Sous le feu des critiques, Jackson Pollock décide de créer son propre style. En 1943, Peggy Guggenheim, la plus grande galeriste du moment, est subjuguée par le travail de Pollock. Elle lui offre un contrat et lui fait la commande d’un mural de grande dimension (6mx1m50). Une totale liberté artistique lui est accordée. C’est le virage artistique de Pollock. Il tranche, il dénigre toute forme figurative et se lance dans l’abstrait le plus absolu. Son inspiration n’est plus les autres ou le monde qui l’entoure mais, au contraire, son propre inconscient. Pour comprendre cet engagement artistique, il faut absolument, c’est un devoir que je vous impose, voir la scène du film Pollock d’Ed Harris pendant laquelle Jackson peint ce mural. Impressionnant. Il mourut, après une longue période de déprime sous fond d’alcool, dans un accident de voiture. Il avait 44 ans. La première exposition de cet artiste nous montre un peintre confus. Il ne sait pas trop où s’engager. Thomas Hart Benton, son maître, lui inculque quelques notions essentielles pour améliorer ses travaux. D’où naquit ce « Flame » dans lequel des raies de peinture se mêlent, s’entrecroisent sans forme spéciales, une par une, mais laissant apparaître assez distinctement un feu de bois démoniaque. Dans les années qui suivirent, Pollock s’intéressa à l’idée européenne selon laquelle l’inspiration du peintre pouvait provenir de son propre inconscient. Il fait sa propre interprétation du cubisme et de la mythologie. C'est le fameux mural qui fût le déclencheur des « tableaux classiques » de Pollock.
Dès 1947, le Grand Pollock se découvre : Il met au point sa technique de « Dripping » lui permettant de créer ses tableaux les plus expressifs. Pour utiliser cette technique, l’artiste se met dans une sorte d’état de concentration extrême. Il utilise alors des bâtons et fais jaillir la peinture sur de grandes toiles posées à terre. Il peut avoir une vision d’ensemble de son travail et aboutir à un rythme cohérent sur la totalité de la toile. Jackson explique que ses tableaux sont dits finis lorsque son état de léthargie s’estompe. Il ne peut plus retoucher son tableau ou alors il sera considéré comme raté. Pollock explique lui-même que chacun d’entre nous aura sa propre interprétation de ses oeuvres. Ils sont dénués de toutes critiques politiques ou polémiques puisque fruits de son inconscient. Il faut, selon lui, observer ses toiles moralement nues, sans le moindre préjugé. L’inconscient de tout à chacun doit ressurgir pour s’immerger dans les pensées jetées apparemment négligemment sur ces toiles. En clair, offrez-vous à lui ! Autumn Rythmn. Après cette faste période d’à peu près 10 ans, Pollock perd la main, il n’arrive plus, selon lui, à réussir un tableau. Ses démons le hantent : Alcool, dépression, séparation avec Lee Krasner… Pollock vieillit et périt tragiquement à 44 ans. Allez louer Pollock d’Ed Harris au plus vite : vous serez conquis !
(article original)