Le débat français sur le filtrage des sites Internet a eu lieu en Allemagne il y a plus de 6 mois. En juin dernier, le gouvernement allemand faisait adopter une loi sur la censure d'Internet au prétexte de la lutte contre la pédopornographie. Suite aux élections du 27 septembre 2009, le nouveau gouvernement (libéraux du FDP et chrétiens-démocrates du CDU) avait annoncé la suspension de l'application de cette loi jugée dangereuse. Or, conscient des difficultés pratiques liées à la mise en œuvre du filtrage et devant le risque de porter gravement atteinte aux libertés publiques2, le gouvernement allemand a finalement choisi de renoncer : hier, il a annoncé l'abandon définitif du filtrage du Net3, et a indiqué qu'il soumettrait au Parlement une loi relative à la suppression des contenus.
« Le gouvernement allemand a préféré renforcer les moyens classiques de lutte à la source contre les contenus pédopornographiques. Il a fait preuve de pragmatisme en reconnaissant l'inefficacité et la dangerosité du filtrage du Net. Alors que l'Assemblée nationale pourrait donner au ministère de l'Intérieur le pouvoir de filtrer Internet, il est urgent de peser les risques qu'un tel procédé fait courir aux libertés fondamentales. Il est encore temps pour les députés de s'opposer à l'instrumentalisation de la protection de l'enfance4 et prévenir la première étape d'une censure généralisée du Net. Il faut suivre l'exemple allemand ! », déclare Jérémie Zimmermann, porte-parole de la Quadrature du Net.
Il est encore temps pour tous les citoyens de contacter leur député5, afin de les informer sur les dangers du filtrage du Net et l'existence de méthodes alternatives.