Les premières lignes, ce sont toujours de grands commencements pour un romancier. Henry Porter a dû en rédiger quelques-unes de ces premières lignes, mais celles-ci sont particulières, raconte-t-il dans le Guardian. « Pour commencer, écrire un livre en ces temps ressemble à un peu plus que la folie moyenne constatée. » Aïe, mais de quoi parles-tu, Henry ?
C'est qu'il redoute pour l'édition, « frappée par une tempête semblable à celle qui a déchiré l'industrie musicale voilà quelques années ». Moins de personnes lisent, dit-on, les supermarchés soldent les livres à raison de 1 acheté, 5 offerts, Amazon fait pression sur les éditeurs... L'industrie semble être attaquée de toutes parts. Et pourtant, en Angleterre, elle a réalisé 1,752 milliard £ de chiffre d'affaires... Alors que se passe-t-il ?
Et le rôle des éditeurs, qui payent les avances, puis conçoivent les livres, le marketing, leur commercialisation, leur distribution, puis leurs retours dans une certaine mesure, est devenu de plus en plus difficile avec les détaillants. Inutile de dire que dans les supermarchés, la situation est proche de l'intenable : on y préférera toujours le best-seller assuré ou déjà connu à toute prise de risque sur un ouvrage qui pourrait valoir le coup.
Et quand on parle de Web, ajoute Henry, le terme monopolistique surgit immédiatement après. Plus particulièrement encore si l'on évoque les livres numériques. Et c'est sans surprises qu'Apple est vu comme le Messie, alors que peut-être... Le contexte est affreux, et pour être certain de se pas se dévorer eux-mêmes, les éditeurs doivent se plier aux offres actuelles... Et que dire de la place de l'auteur aujourd'hui ?
Les temps sont durs. Ses réflexions sont à découvrir à cette adresse.