Le slalomeur de 18 ans qui a gagné la médaille de bronze aux jeux olympique de 1964 nous a quitté ce lundi, pour aller inscrire des courbes sans fin dans l'au-delà bleu pâle, où les conditions sont, parait-il, toujours douces et infiniment parfaites. J'ai rencontré Jimmie en 1977, lorsque je suis arrivé pour travailler aux États-Unis, chez Beconta près de New York. Alors qu'on l'avait diagnostiqué avec la sclérose en plaques sept ans auparavant, il était encore incroyablement dynamique, faisait beaucoup de vélo et se livrait à toutes sortes d'activités là où il vivait dans l'état voisin du Connecticut.
Avant qu'il ait commencé sa fondation pour la sclérose en plaque, j'avais même rencontré son père, originaire du Pays Basque, qui était cabinier au téléphérique de Squaw Valley. Il doit être extrêmement difficile pour un athlète de haut niveau de voir ses facultés physiques inexorablement s'éroder avant de s'éteindre vers la fin sous l'effet d'une maladie aussi ravageuse que la sclérose en plaques. Au lieu de s'apitoyer sur son sort, Jimmy fut capable de transmuter ses souffrances en un plaidoyer personnel pour faire avancer, guérir, traiter et changer l'opinion des gens sur cette horrible maladie. Avec tout ce qu'il a accomplit, et toute la souffrance qu'il a du endurer, l'étoile de Jimmie Heuga brille désormais beaucoup plus fort que n'importe laquelle de ses pairs, même celles de ceux qui ont récolté plus de médailles que lui.