<新細明體"""""">
C’est une histoire triste. Celle de Susie Salmon, jeune fille assassinée, qui par un phénomène étrange, va pouvoir observer sa famille et son meurtrier évoluer après sa mort.
C’est vrai qu’un film de Peter Jackson est toujours très attendu. Lovely Bones renoue avec le genre « réel/fantastique », qu’il avait déjà abordé avec King Kong, ou encore Fantômes contre Fantômes, même si ce dernier était traité sous un angle moins dramatique.
Une autre constante chez Peter Jackson, il aime adapter. Après la trilogie du Seigneur des Anneaux, ou King Kong, Lovely Bones est une adaptation à son tour, celle d’un bouquin éponyme de Alice Sebold. C’est par sa femme (on est jamais tranquille), Fran Walsh, qui co-écrit avec lui, que Jackson a connu le livre, ne demandez pas où peut-il trouver le temps de lire, peut être que les heures ne s’écoulent pas de la même façon en Nouvelle Zélande que dans le reste du monde…Tout ça donc, pour arriver devant son écran et en penser quoi ? Et bien, en fait, on peut être partagé tout le long du film. Partagé entre la très belle réalisation, l’excellent rendu photo, et un rythme un peu soporifique, ou encore entre le jeu brillant des acteurs, et des ficelles trop grosses pour le genre, également entre les effets magnifiques, et un enrobage trop guimauve de plusieurs éléments, sur certains plans oniriques, ou sur la fin, entre autre.
Il serait intéressant de savoir comment les co-scénaristes (Jackson et sa femme) se sont partagés le boulot, parce qu’on ressent vraiment des traitements différents (souvent sur le plan moral, d’ailleurs) qui tranchent les uns avec les autres. Malgré cette alternance qui peut décontenancer, on demeure sensible au destin de Susie, au choix difficile qui s’offre à elle et par miroir, à ceux qui peuvent perdre un être cher : continuer sa vie dans la colère et la haine ou faire un travail de deuil et essayer de se focaliser sur les proches, la famille et reprendre le cours de sa vie.
Dans le jeu, par contre, pas de demi-mesure, la jeune Saoirse Ronan (Susie), est magnétique, et à ses côtés, on peut saluer Stanley Tucci (est-ce que quelqu’un se rappelle de La Muerte dans Pas de vacances pour les blues ?...bon, laissez tomber). Jouer un tel personnage est une aubaine pour un acteur, et Stanley c’est un énorme acteur (et un bon réal aussi), son personnage est toujours à la limite, on ressent une violence intérieure à chaque seconde, et Stanley Tucci joue parfaitement la partition.
Al’arrivée on aura là un très joli film, un peu bancal, mais profondément sincère, vous savez, le genre de sincérité un peu maladroite mais au final très attachante.
Bannister.