La crise a bon dos. Pour nombre d'élus et de responsables gouvernementaux, elle serait la cause des déficits, des difficultés de financement et donc des augmentations d'impôts inévitables pour aller à l'équilibre. En analysant les comptes de l'Etat les juges comptables ont reconnu, certes, les effets de la crise économique et financière mais ils ont surtout insisté sur les déficits structurels qu'ils estiment à 50 % du montant total du trou à boucher.
En lisant le rapport annuel de la Cour des comptes, on découvre avec un certain effarement que les mises en garde anciennes et les mesures préconisées par la Cour ne sont pas respectées par l'Etat. La gabegie continue de plus belle. Qu'il s'agisse des voitures banalisées de la police nationale, des inspecteurs de l'enseignement utilisés comme conseillers de l'Elysée, des frasques immobilières ou encore des niches fiscales Outre-mer, sans omettre les remarques acerbes sur la réduction du taux de TVA dans l'Hôtellerie-restauration qui a fait chuter les recettes fiscales de l'Etat de manière considérable (de 1,5 Md€ en 2009 et de 3,0 Md€ par an à partir de 2010).La Cour estime que 4 % des 8 % du déficit 2009 par rapport au PIB sont dûs à ces handicaps structurels.
Il en va de même pour les finances de la ville de Louviers. On peut craindre que la part la plus importante du déficit budgétaire municipal soit la conséquence structurelle consécutive à une gestion trop longtemps relâchée voire laxiste. Depuis la réélection de la majorité actuelle, le maire sert les boulons mais le mouvement déficitaire est si fort, l'inertie si puissante, qu'une nouvelle augmentation d'impôts s'annonce au budget 2010. Les 12 % (dont 9% dus à la ville de Louviers) votés en 2009 n'auront pas suffi à redresser la barre.
La Cour des comptes constate : « Certaines règles budgétaires fixent des limites aux déficits et à l’endettement. Si ces limites sont souvent seulement indicatives, elles constituent des références pour le pilotage des finances publiques. Or, elles ont été largement dépassées, et certaines règles contournées, de sorte qu’elles paraissent ne plus pouvoir servir de repères. » La Cour des comptes affirme : «Le redressement des finances publiques doit avant tout reposer sur une meilleure maîtrise des dépenses.»Elémentaire mon cher Watson.