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Le botulisme frappe encore à Paris en 2010

Publié le 10 février 2010 par Cdsonline

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Bernard-Henri Lévy, qui par son indécrottable fatuité et son manque de rigueur patenté a beaucoup contribué à la perte d’influence de la pensée française à l’étranger, s’est encore publiquement ridiculisé.

Prenant une nouvelle foi “le Pirée pour un homme” selon la célèbre formule reprise par Vidal-Naquet contre lui il y a déjà plus de 30 ans, il persiste et signe.

Cette fois, il cite le “philosophe” Botul à sa rescousse pour tenter de “faire rendre gorge à Kant”, un peu comme Onfray s’attache à “déboulonner la statue de Freud”… On croit rêver, mais non, c’est la pure réalité, plus fantas(ma)tique que jamais, qui vous est assénée (et plutôt deux fois qu’une!) par vos médias préférés… 

Les extraits de Castoriadis ci-dessous concernent BHL en 1979, et le texte dans son intégralité reste entièrement d’actualité pour lui, Onfray, Finkelkraut, Enthoven, Ferry et Cie, tous les faux-losophes du grand cirque culturiste médiatique et leurs complices dans la désinformation du peuple.

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« (…) Mais des individus richement pourvus de ces absences de qualités ont existé de tout temps. Généralement, ils faisaient fortune dans d’autres trafics, non dans celui des « idées ». Une autre évolution a été nécessaire, celle précisément qui a fait des « idées » un objet de trafic, des marchandises consommables une saison et que l’on jette (oublie) avec le prochain changement de mode. Cela n’a rien à voir avec une « démocratisation de la culture » pas plus que l’expansion de la télévision ne signifie « démocratisation de l’information », mais très précisément, une désinformation uniformément orientée et administrée.

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Que l’industrie des médias fasse son profit comme elle peut, c’est, dans le système institué, logique : son affaire, c’est les affaires. Qu’elle trouve des scribes sans scrupule pour jouer ce jeu n’est pas étonnant non plus. Mais tout cela a encore une autre condition de possibilité : l’attitude du public. Les « auteurs » et leurs promoteurs fabriquent et vendent de la camelote. Mais le public l’achète – et n’y voit que de la camelote, des fast-foods. Loin de fournir un motif de consolation, cela traduit une dégradation catastrophique, et qui risque de devenir irréversible, de la relation du public à l’écrit. Plus les gens lisent, moins ils lisent. Ils lisent les livres qu’on leur présente comme « philosophiques » comme ils lisent les romans policiers. En un sens, certes, ils n’ont pas tort. Mais, en un autre sens, ils désapprennent à lire, à réfléchir, à critiquer. Ils se mettent simplement au courant, comme l’écrivait L’Obs il y a quelques semaines, du « débat le plus chic de la saison ».

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(…)
“Si la critique continue à abdiquer sa fonction, les autres intellectuels et écrivains auront le devoir de la remplacer. Cette tâche devient maintenant une tâche éthique et politique. Que cette camelote doive passer de mode, c’est certain : elle est, comme tous les produits contemporains, à obsolescence incorporée. Mais le système dans et par lequel il y a ces camelotes doit être combattu dans chacune de ses manifestations. Nous avons à lutter pour la préservation d’un authentique espace public de pensée contre les pouvoirs de l’État, mais aussi contre le bluff, la démagogie et la prostitution de l’esprit.”
Cornelius Castoriadis

Le reste se trouve ici (à partir d’une critique de Monsieur Pierre Vidal-Naquet)

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