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Traders à nouveau en rut

Publié le 10 février 2010 par Kalvin Whiteoak

Traders à nouveau en rut

On aura remarqué que la Grèce, ainsi que d’autres pays membres de la zone Euro, sont dans une position économique très difficile. Alors que la dette allemande rapporte en gros 2 % par an, celle émise par la Grèce dépasse largement les 6 %, et ceci avant la réunion de vendredi des pays membres de l’Eurogroupe.

Pourtant la Grèce a adopté l’Euro comme monnaie nationale, mais sa classe dirigeante, plus prompte à pleurer qu’à travailler, s’est remplie les poches des subventions européennes qui ont atterri dans le pays de Socrate par dizaines de milliards depuis quelques années, au lieu de les utiliser à bon escient, par exemple en développant certains secteurs d’une économie moribonde ou en investissant sur la formation.

Ces éléments n’ont pas échappé aux traders fous (pléonasme de circonstance) qui depuis quelques semaines contribuent comme des gamins à jouer la Grèce perdante. Ce faisant, pariant à la baisse mais pas à la chute finale, ils gagnent des sommes faramineuses sur des opérations de change qui n’ont aucun fondement économique réel mais reposent simplement sur la psychologie primaire de l’investisseur de Cromagnon.

En gagnant ces sommes faramineuses, nos « braves traders » préparent déjà leur bonus 2010, qui va faire exploser les compteurs. Mais si on prend la peine d’y regarder à deux fois, on constate que le payeur de bonus, quand ce n’est pas le contribuable, c’est l’employeur bancaire.

Or cet employeur bancaire n’est pas seulement employeur, il est aussi bailleur de fonds pour différents pays de la zone Euro dont …..la Grèce. Et a donc tout intérêt à ce que la dette de ces pays soit honorée. Dans le casino bancaire qui a repris de plus belle sans aucun changement depuis 2008, ceci malgré les belles déclarations politiques qui ne servent à rien, on se trouve donc à nouveau devant un risque systémique que les banques vont vouloir faire partager au contribuable, depuis qu’elles savent que les gouvernements ne laissent jamais tomber.

En effet, si grâce aux traders couverts d’or et de diamants chaque année par leurs banques employeurs, les économies de la Grèce, de l’Irlande et, dans une moindre mesure, de l’Espagne et du Portugal venaient à exiger des interventions des États de l’UE et singulièrement de la BCE, ce serait à nouveau le simple chaland qui devrait passer à la caisse. Ces pays ne sont pas exempts de reproches économiquement parlant, mais les banques et leurs traders jouent à nouveau un jeu schizophrénique dont les politiques feraient bien de tenir compte.

En bref, sans réglementation efficace urgente, le banquier reste et restera un joueur de poker escroc qui n’a plus aucune utilité sociétale, au contraire, puisque prêter lui est devenu étranger parce que trop fatigant.


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