Je n'ai qu'un mot à dire, ou plusieurs. Je ne suis pas à un mot près. Je félicite avec enthousiasme monsieur Jean-Baptiste Botul. Un citoyen instruit qui sait voyager et faire rire son prochain. Je n'ai aucune photo de lui pour illustrer le propos du jour. Dommage. J'aurais tant aimé vous montrer sa trogne. Une autre fois. Grâce à monsieur Botul, le Paraguay connaît monsieur Bernard-Henri Lévy, philosophe mondain, un peu égrotant et fort crétin, qui ne parle que de choses graves dans des palaces cinq étoiles. Ainsi va la philo.
Vous allez trouver cela suspect (tant pis) mais c'est encore guidé par le conseil de Didier Goux que, après lecture de « la rue des maléfices », de Jacques Yonnet, livre insolite traitant de Paris, de son histoire, de sortilège et de la Mouffe, c'est au tour d'un autre parigot de talent, mais dans un autre registre, Henri Calet, d'enrichir cet espace de sa démarche élégante et mélancolique. Si ça continue, je vais finir par revenir m'installer dans la capitale que j'ai fui pour la Bretagne il y a plus de trente ans. Avec un tel panel littéraire, Paris peut ronquer sur ses deux oreilles.
Raymond Théodore Barthelmes, de son vrai nom, était un aide-comptable dans une société de câblage jusque dans les années 1930. Que d'éloges de la part du personnel de l'entreprise et de ses supérieurs. Employé modèle, à ceci près que suite à une prise de conscience soudaine il hâta son départ de l'entreprise en direction de l'Amérique du Sud avec le contenu de la caisse, soit l'équivalent à l'époque de plusieurs années de salaire. Ce pécule ne fit pas long feu. Il le dilapida à vive allure. C'est à cette époque, pour les besoins de la cause, que Raymond Théodore Barthelmes devint Henri Calet. Après tours et détours de l'autre côté des exotismes, il revint à la case départ. Parisien de coeur et d'âme, sa ville lui manquait. Homme raffiné et intelligent, fin lettré, il est mort d'ennui, pourrait-on dire, à l'âge de 52 ans. Un poil trop tôt, non ?