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Gainsbourg entre « vie héroïque » et légende... (3/3)

Par Sheumas

               Le double méphistophélique de Gainsbourg, préfiguration de Gainsbarre, espèce d’impressario cynique ne me convainc pas ! Pas plus la figure de la «tête de chou » (artificiellement planté sur la figure de Serge comme une « tarte à la crème » servie dans la seconde partie du film) ! Pas plus la « Silver Ghost de 1920 » ensablée inexplicablement pendant un tournage de Jane avec Delon ! Pas plus « la Vénus d’argent du radiateur » dans la poche d’un Serge vieillissant, ramassé au coin de la rue de Verneuil par la police ! Le film ne rattrape pas les pages de la légende qui, pendant toute la projection, se réécrit lentement dans le fond des entrailles.

« Où es-tu Mélody et ton corps disloqué hante-t-il l’archipel... »

Peut-être est-il vain de vouloir mêler dans un film la biographie d’un auteur et son œuvre ? Peut-être l’orchestre de la mémoire joue-t-il des morceaux devenus, au fil des années, trop complexes pour tolérer d’autres visages que ceux de l’imaginaire ? Difficile en effet de remplacer Marilou quand « elle s’endort sous la neige », Mélody qui a déjà « touché ces lumineux coraux des côtes guinéennes où s’agitent en vain ces sorciers indigènes qui espèrent en vain en des avions brisés », Jane, « tombée du ciel » du haut de ses « amours des feintes »... 

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