Le costume masculin est composé sur les hauts-plateaux du poignard ou jambia. Il est le principal accessoire du mâle et se décliné en deux modèles : l’asib en forme de J et le thuma réservé aux membres de la caste supérieure des sâda ou descendants du Prophète. Dans la Tihâma, les hommes portent traditionnellement la fûta, une pièce de coton bleu-noir en batik ou brodé, drapée autour des hanches et retenue par une ceinture dans laquelle est glissée la jambia, placée légèrement sur le côté. Sur les hauts-plateaux, les hommes portent une longue chemise leur descendant aux mollets, la zanna, sous une veste à l’occidentale. La jambia est fixée à la ceinture au milieu du ventre.
Beaucoup plus de diversité chez les dames ! Le sharshaf est un ensemble noir de jupe, corsage, capeline et voile de soie ou de nylon, et de l’abaya, ample manteau noir. Introduit au Yémen par les femmes turques, cet habit est porté principalement en ville. A Sanaa aujourd’hui, les femmes portent le sitâra, un grand rectangle de coton imprimé aux motifs rouge brique et vert sur fond bleu qui les couvre de la tête aux pieds. Dans la Tihâma, les femmes portent le qamis, robe de mousseline orangée, mauve ou jaune très vif, à larges manches. Elles se coiffent d’un foulard noué sous le menton, surmonté d’un haut chapeau de paille. A Zabid, elles portent des robes noir et blanc en forme de poncho, en synthétique ou coton indigo, à large plastron coloré, rebrodé le plus souvent de fils d’argent. Les femmes des hauts-plateaux portent le siroual, pantalon bouffant serré aux chevilles, autrefois ourlé de broderies. Sur le siroual, la femme porte un fond de robe hamla et une robe plus ou moins ample, montée sur une jupe plissée, longue ou s’arrêtant à mi-jambe.
Il faut préserver le plus étroitement possible les liens du sang. Le mariage est contracté de façon endogamique. La première épouse est de préférence une cousine germaine paternelle. Les autres épouses peuvent être des cousines plus éloignées. De toutes les façons, la notion de clan et de tribu est respectée. Les femmes sont mariées très jeunes ; on estime que 20 à 30% des femmes sont épousées avant leur puberté, 40% ont entre 11 et 15 ans. Le futur époux doit payer une dot dont le montant dépend du degré de parenté. Plus les liens avec l’épouse sont lointains, plus la somme est élevée.
La mixité est rare. Les hommes et les femmes mènent des vies séparées. Il s’agit d’une société compartimentée au fort taux d’illettrisme, bien que les femmes jouent un rôle important dans l’économie rurale.
Notre chauffeur-guide yéménite nous disait : « regardez nos bâchées ». Plus tard dans la conversation, il nous apprendra qu’il venait d’acheter une seconde épouse, une fille de 16 ans. Que la vieille, la première épouse, lui avait donné 5 enfants mais que maintenant elle était vieille… à 32 ans !
Sabine
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