J’ai quatre lectures québécoises à dévoiler pour ne pas regarder passer le train de Suzanne, mais y être une passagère. À l'intérieur du défi, je me suis lancé le défi de lire des auteurs québécois connus mais jamais lus ... de mes yeux. Il y en a plus que je suis capable d’en compter et j’ai l’impression qu’il en sort de par toutes les tribunes, à tous les jours, juste pour me faire réaliser que je suis loin du compte. Je viens d’en entamer une : Monique LaRue et L’œil de Marquise. Pendant que je parcours les pages où Marquise s'exprime, je n’ai de cesse de penser à ce que l’auteure m’a révélée au Salon du livre de Montréal ; « Avoir su que le prénom Venise existait, j’aurais appelé mon roman « L’œil de Venise ». Écoutez, ça frappe une Venise ça !
Et Le Délivré vient de m’en livrer un autre ; « Normand de Bellefeuille. Je ne le connaissais pas du tout, il devient un candidat pour mon défi. Afin de mieux connaître un auteur, la meilleure manière est de le lire, mais il y a aussi de lui poser des questions. Un hors d’œuvre qui ouvre l’appétit. Le Délivré suggère d’en relever 10 sur 35 qui nous frappaient. J’en ai relevé douze.
1 Quel qualificatif décrirait votre bibliothèque personnelle ? Anarchique. Avez-vous une méthode de classement ? De moins en moins… Je privilégie de plus en plus « la théorie de la pile », dite aussi « le syndrome des stalagmites »…
2 Quel est le premier livre que vous vous souvenez vous être procuré ?
C’était un Marabout Université, je trouvais ça chic à treize ans… C’était un livre sur les grandes batailles navales… Je l’avais volé (oui, oui) chez Pineault sur Mont-Royal coin Bordeaux… Je vole plus, juré.
3 Avez-vous un plaisir de lecture coupable ?
Aucun, de toute façon j’ai pas grand talent pour la culpabilité.
4 Comment êtes-vous devenu auteur ?
Par hasard… presque… Un chum, Gilles Racette, et moi avions décidé comme ça d’écrire un roman à deux… pour s’amuser… Puis les Éditions de l’Actuelle (volet littéraire des Éditions de l’Homme, à l’époque, 1973…) l’ont accepté et nous ont confié, pour la correction, aux bons soins de Réginald Martel… Il y a pire début dans la vie, non ?
5 Comment faites-vous votre recherche, s’il y a lieu ?
Je lis. Je lis toujours beaucoup en période d’écriture intense. Pour moi les deux activités sont indissociables.
6 Votre œuvre est-elle marquée par un thème récurrent ?
L’enfance. La mort. La douleur.
7 Avez-vous des projets en cours ?
Trois. Un roman : Au moment de ma disparition. Un livre de poésie : Mon visage, Chroniques de l’effroi II. Un texte-jeunesse (oui,oui) : Les gens d’en-bas.
8 Quel personnage de fiction aimeriez-vous rencontrer ? Que lui diriez-vous ?
Joseph K. du Procès de Kafka. Je lui dirais sans doute de ne plus essayer de comprendre. Que le non-sens existe.
9 Ce qui vous fait sourire ?
Le visage de ma blonde, le matin.
10 Ce qui vous préoccupe au quotidien ?
Ce qu’on va manger au souper.
11 Y a-t-il une cause qui vous tient à cœur ?
La faim des enfants.
12 Que rêviez-vous de faire, enfant ?
Archéologue… pour trouver des momies. Quand j’ai compris que je risquais de passer ma vie à épousseter de vieux morceaux de poteries… bof… j’ai commencé à lire…
Ma dernière question est pour vous ... à quelle auteure québécoise - ou auteur - vivant (!) aimeriez-vous poser ces questions ?