Le sous-genre fantastique du film de zombies ( initié par George Romero avec sa « NUIT DES MORTS-VIVANTS » en 1968, comme vous commencez à le savoir maintenant ) aura été, si je puis me le permettre, mangé à toutes les sauces en plus de quarante ans : film politique et contestataire ( la saga Romero ), films de sauvage gore devant choquer un maximum le public ( et on y foutra joyeusement une bonne partie des zomblards transalpins, que, non je ne traiterai pas en ces pages n’en déplaisent à certains cinéphiles : ce blog, c’est mon grand bordel à moi, oui !! ), remakes ou tributes aux modèles de Pittsburgh ( « LA NUIT… » par Tom Savini en 1990 ou « L’ARMEE DES MORTS » de Zack Snyder en 2004 ), arnaque scandaleuse ( le remontage de « LA NUIT … » initiale orchestré d’une main de goret de l’un des producteurs et scénariste d’origine, John A. Russo, bah, bah, vilain le môssieur !! ) mais il aura aussi et fort heureusement su allier aussi l’humour au gore de certaines scènes, cf. « LE RETOUR… » de Dan O’Bannon en 1984 ou plus récemment avec « BIENVENUE A ZOMBIELAND » de Ruben Fleischer. Et lorsqu’il n’a pas été tout simplement parodié ( tout en restant respectueux dans cet hommage avoué ) par deux britons doués ( « SHAUN OF THE DEAD » en 2004, le film de zombies est aussi parfois insulté voire roulé dans la fange adolescente :
« DIE NACT DER LEBENDEN LOSER »
de Mathias Dinter
Prenant pour protagonistes des adolescents encore plus ados que les habituels teenagers universitaires américains
des films ayant suivi « LE RETOUR… » du regretté Dan O’Bannon, puisqu’encore lycéens
pour ne pas dire puceaux ( oups ), ce film teuton sorti également en 2004, ne pourra pas se ranger dans la catégorie des comédies de zomblards du niveau et de l’acabit du « SHAUN… »
anglais précédemment cité.
Si comme moi vous en possédez, malheureusement ou accidentellement, le DVD, planquez-le soit bien dans le fond de votre dévédéthèque si ce n’est pas en-dessous pour la caler ( et équilibrer le
coté que « ROMANCE X » du petit cochon du cinéma français Catherine Breillat relève ) ou bien collez-le… non pas là tout de même mais plutôt ( ni dans le chien de Mickey, merde !!
) à coté de ces récentes comédies adolescentes américaines telles que les « AMERICAN PIE » ( qui n’arriveront jamais à rivaliser ou égaliser avec celles des eighties signées du regretté
John Hugues ).
Car, oui, ce second film en tant que réalisateur du scénariste Mathias Dinter sera bien plus à rapprocher de ces teen-movies à l’humour scato et
obsédés par une seule chose ( la petite culotte des filles voire le contenu de cette petite culotte, oups ) que d’un « SHAUN OF THE DEAD » ne crachant pas dans le tartare avarié du film
de zombies ( et quand je parle d’avarié c’est de la viande en putréfaction que trimballent nos morts-vivants préférés ) ou d’un vieux « FLIC OU ZOMBIE » américain.
La preuve ? Le pitch !!
Puceaux, donc, et obsédés malheureux de l’être, Philip, Wurst et Konrad espèrent emballer les meufs de leur bahut et se faire respecter un peu plus en ayant recours à la magie noire et au
vaudou plus précisément.
Et comme dans un cliché de mauvaise qualité, les trois adolescents teutons se retrouvent alors, la nuit venue, dans le cimetière local pour incanter trois
conneries et puis s’en vont. Et justement, peu persuadés par l’efficacité du sort, ils s’en vont, nos couillons, et c’est alors qu’ils rentrent chez eux qu’un accident de la route va mettre fin à
leurs misérables existences. Mais pas à leurs espérances !!
Car, transformés en morts-vivants, ils vont pouvoir retourner au bahut, où leur envie de chair ( des fifilles, ja !! ) est désormais accompagnée d’envie de viande bien fraiche ( miam miam,
cerveau, y a bon… ) et leur condition de zombies leur donner une assurance toute nouvelle… et tout ce qui va avec. Olé… heu, wunderbach !!
Venu de la télévision allemande, où il officie comme scénariste depuis 1994 ( de cet « Enquêteur » - en 1997 - que vos grands-mères
découvrent l’après-midi sur France 2 à « Tatort » - encore en 2008 - et sans doute pas raison de savoir que ça passe aussi sur la chaine en question, en passant par des séries sur le
foot ( « Le Foot, c’est la vie », j’croyais que c’était le sang ?! ) ou le cul : « Les Allumeuses » et autre « Alles ausser Sex » pouvant faire penser à un
film de Woody Allen en 2005 ), cet ancien comédien TV débutant ( un épisode de « Schöne Ferien », dans lequel il devait passer de bonnes
vacances en 1985 à l’âge de 17 ans ) allie, donc, dans cette comédie potache en un rien horrifique du tout de 89
minutes deux de ses sujets préférés : le cul ( je vous redonne les titres des séries qui ont suivi ce film de 2004 ? ) et l’humour ( comment ça « L’Enquêteur »
c’est pas drôle ? ). S’offrant au passage l’un de ces derniers rôles ou du moins un caméo comme cadavre dans le film : Hitchcock est mort, Shyamalan le copie et Mathias Dinter enterre
l’exercice ?
Oui, vous l’aurez compris, je veux bien aimer tout et n’importe quoi, savoir rire de tout ou presque, assumer d’avoir grandi en regardant les rediffusions des films des
Charlots ou de comédies italiennes sur La Cinque de Berlusconi dans les années 1980 et même avoir fait sonner mon réveil aux débuts de la décennie passée pour prendre un bol de céréales
chocolatées comme petit-déjeuner matinal devant un certain « Morning » de M6 ( merci, Michael !! ), mais parfois je ne rigole pas à tout.
Je veux bien avoir souri devant certaines situations de ce film mais je ne peux pas dire que je me sois pissé dessus ou risquer de le faire comme avec d’autres comédies passées. Non, cette
« NUIT DES LOOSERS… » ne m’a pas filé une barre… de rire, comme dirait une jeune collègue et comme me l’ont procuré ces « SHAUN… » et « ZOMBIELAND » en question.
A l’instar de ces « AMERICAN PIE », le film de Mathias Dinter brasse de tout et n’importe quoi. Ce qui devrait me plaire diront certain(e)s en mettant le doigt sur le nom de ce blog,
mais n’est pas n’nimportenawak qui veut et encore moins du grand nimportenawak.
Non, cette « NUIT DES LOOSER VIVANTS » est là pour diversifier le genre et monter qu’avec 3 millions et demi d’€uros l’Europe ( et les
Allemands en particulier ) est tout de même capable de faire de bonnes choses. Les effets spéciaux de Gregor Eckstein ( qui de « L’HISTOIRE SANS
FIN 2 » somnole sa carrière chez « Tatort » ), Maike Heinlein ( coiffeur sur « BLOODRAYNE 2 » et maquilleur sur
« ANATOMIE 2 » ) et Birger Laube ( polyvalent sur le premier « ANATOMIE », lui, mais aussi sur « LE PATRIOTE » de Roland
Emmerich ) pouvant tout de même sauver ce film tourné au printemps 2003 dans la région Bavaroise et sorti
le 4 novembre 2004 chez lui avant de faire la tourner de festivals US et sortir en Direct-to-DVD chez nous.
« LA NUIT DES LOOSERS-VIVANTS » ayant beau accumuler des gags convenus et prévisibles si ce n’est déjà-vus ( comme la résurrection de tel ou
tel membre et vous pouvez remplacer membre par ce à quoi vous pensez, qu’un mort-vivant a l’avantage de pouvoir recoller ou agrafer si il tombe ) pour une galerie de personnages archétypaux ( l’espèce de fils à papa enculé, la gothopouffe obligatoire et ses copains soi-disant satanistes encore pires que tout, des nerds
maltraités, etc, etc ) sur un scénario qu’Eric et Ramzy pourraient avoir écrit en commun avec Michael Youn sur un ticket de métro si ce film était français ( à moins que ça ne soit Jean-Patric
Benes, Stephen Cafiero, Vincent Lobelle et Allan Mauduit ), la love story à décapsuler incluse, heureusement, ces effets spéciaux restent un plaisant divertissement supplémentaire.
Maintenant, à vous de vous accrocher si vous vouliez voir ce film, qui je vous rassure existe en VF.
Et eine kleine bande-annonce für die mezzieurs und madames ( en Anglais pour l’exploitation internationale, entschuldigung ) :
Maintenant, vous pouvez éteindre votre télévision, schnell !!
N.B. : le Max Von Sydow ayant participé à ce film, je vous rassure, n’est pas le même que dans « LE SEPTIEME SEAU », « L’EXORCISTE », « DUNE » , « JUDGE DREDD » et autre « SOLOMON KANE » récemment…
La fiche IMDB ( en français ) du film