Les testaments politiques sont faits pour ne pas être lus, ou en tous cas pour ne pas être respectés. Même implicites, les dernières volontés publiques sont inhumées avec leur auteur, surtout quand il fut un peu encombrant de son vivant.
C’est certainement ce qui va se produire avec l’ultime rapport de la Cour des Comptes version Philippe Seguin. D’autant plus qu’une grande gueule comme ça, on a beau la pleurer aux Invalides, on n’est quand même pas mécontents que la Providence se soit chargée de lui fermer le clapet.
Cynique « Restons Correct ! » ? Peut-être, mais à force d’avoir lu, année après année, les « bonnes feuilles » d’un rapport qui s’évertue depuis des lustres à souligner l’incurie étatique sans que rien de sérieux ne soit fait pour y remédier, on finit par en prendre son parti.
On se dit que tant que les parlementaires de toutes obédiences préfèreront voter des Grandes Lois sur la burka ou la surveillance de nos connections wouaib plutôt que de contrôler ce que l’exécutif fait concrètement avec nos sous, il n’y aucune raison que ça change.
Ainsi va la France, ainsi vont les déficits, les budgets publics et la dette à vau-l’eau.
Ce serait donc à Anne-Marie Idrac que reviendrait la lourde tâche de succéder au tonitruant Philippe.
Question look pas de doute : ça va changer. Pour autant, et sans vouloir être un seul instant désagréable avec cette brave dame, ça risque aussi de moins le faire question autorité.
Ceux qui la connaissent le savent, m’dame Idrac ce n’est pas le genre à mettre les pieds dans le plat, à ce curer les trous de nez en public ou à parler la bouche pleine de (vraie) galette-saucisse.
Ca serait plutôt thé de Chine et toasts à peine beurrés que couscous-merguez et p’tits vins de pays bien d’chez nous ; plutôt langue de bois et sourires bien élevés que gueule de bois et gueulantes homériques.
Après tout, quelle importance ? Vu ce qu’il advient ordinairement des rapports de la Cour des Comptes…