Vous l’attaquez, il revient encore plus fort. Vous le rouez de coups, il se relève et il vous descend d’un coup de crochet. Il ne lâche jamais le morceau et s’entraîne sur le fond musical de “Eye of the tiger”. Un vrai combattant. Un animal politique de type “alpha”. Vous pensez que je parle de Sylvester Stallone dans le rôle du célèbre self made boxeur Rocky Balboa? Non, je parle de José Manuel Barroso qui vient de faire son ultime come-back avec la Commission Barroso II.
488 votes pour, 137 contre, 72 abstentions, l’aval de la Commission Barroso est passé comme une lettre à la poste. Sourires aux lèvres, Barroso sait qu’il a réussi son pari, qui ne paraissait pas gagné d’avance avec la nomination malheureuse de la candidate bulgare et la campagne anti-Barroso lancée par les Verts et les Socialistes quelques mois auparavant.
Barroso le débrouillard pimpant
Quoiqu’on en dise José Manuel Barroso a su convaincre les gouvernements qu’il était le meilleur candidat, il a su se plier aux prétentions des parlementaires en remplaçant la controversée candidate bulgare Jeleva. Il a réussi à composer un collège adapté aux nouveaux défis devant l’Europe et à faire taire ses critiques en maniant force et pouvoir de conviction.
Certains spécialistes du leadership (bizarrement un mot qui n’a pas d’équivalent en langue française) pourraient associer cette combinaison entre le soft power et le hard power au meilleur type de gestion des entreprises à savoir le smart leadership.
“Barroso is smart!” aurait pu dire le sociologue américain Joseph Nye, l’inventeur du concept du soft power. Pour ceux qui ne savent pas ce que le mot “smart” signifie, le Larousse nous propose, à part “intelligent” des traductions alternatives du mot “smart”, comme par exemple débrouillard, pimpant, clinquant, chic et j’en passe.
En guise de conclusion
La série “Rocky” a été déclinée cinq fois avec un succès décroissant. Malgré cela, je prédis que la Commission Barroso II sera plus forte que sa première mouture. Dans le schéma actuel du Traité de Lisbonne en vigueur, je pense que le téléphone européen dont parlait Nixon sera celui dans le bureau du 13ème étage du bâtiment Berlaymont de la Commission à Bruxelles, où est basé José Manuel Barroso.Il a toutes les chances à relancer la machine européenne grippée à cause de la crise économiques et les égoïsmes nationaux. On a besoin d’un Barroso neuf, revigoré, dynamique et consensuel.
Comme disait notre héros Rocky dans la série quatre du film:
“Si j’ai changé et que vous avez changé, alors tout le monde peut changer”.