Il était temps ! Nous craignions de n’avoir plus de références civiques, morales, sociales. Le séjour en cellule d’une adolescente du 20ème (arrondissement, pas siècle !) nous rassure enfin. Elle y aura appris que, dans ces situations-là, tu « fermes ta gueule » (comprendre : « réfléchis avant de parler »), que « tu dois arrêter de te foutre de ma gueule » (comprendre : « respecte l’autre, et, en retour, il te respectera »), que, si tu ne comprends pas ce langage simple et généreux, tu dois « aller te faire foutre ! » (comprendre : « retourner auprès de tes maîtres qui sauront te faire recevoir et admettre les bonnes pratiques de vie sociale »). Autant de préceptes sans lesquels la relation avec l’autre se heurte aux pires incompréhensions capables de dégénérer en conflits. Les rappeler est donc indispensable, tout comme il était indispensable de signifier, voilà quelques mois, à un citoyen encombrant « Casse-toi, pauvre con ! » (comprendre « veuillez circuler, mon ami, vous que la vie n’a pas épargné. Votre immobilité sur la voie publique crée un embouteillage préjudiciable à tous. Or l’intérêt particulier doit s’effacer devant l’intérêt général. »). De même qu’il fallait affirmer que « la racaille devait être nettoyée au karcher » (comprendre que « les déshérités de banlieues doivent bénéficier, comme les autres citoyens, de moyens d’hygiène modernes et efficaces afin d’accéder à des conditions de vie dignes d’un pays égalitaire et fraternel »)
Quelques têtes à l’envers on du mal à saisir toute la portée de cette nouvelle pédagogie d’Etat qui, à terme, devrait remplacer l’ancienne, désuète, cette fille d’un ancien régime sans doute trop… libertaire !
Qu’elles fassent l’effort de se mettre d’elles-mêmes aux nouvelles pratiques de transmission des règles d’humanité et des connaissances, ces têtes à la renverse, ou…
Qu’elles aillent se faire foutre !