Eh bien ! C'est Stéphane Bern, biographe officiel des toutous royaux et autres canidés velus, qui va en sourire de toutes ses dents : l'histoire de Casper le chat qui voyageait, qui doit être publiée en Angleterre à l'automne prochain, s'inscrit dans la lignée d'une flopée de biographies animales, annoncées comme les sauveurs d'un genre qui périclite. Casper, souvenez-vous, et sortez les kleenex, c'est ce chat qui avait pris l'habitude de prendre l'autobus 3 à Plymouth pour une balade de 6 km, avant de revenir chez lui, est décédé, écrasé par une voiture le 14 janvier. Âgé de 12 ans, il a suscité l'admiration de millions de personnes sur la planète, au point que sa propriétaire a reçu des lettres de soutien d'Angleterre, d'Argentine ou d'Australie. Voyez comme Casper semble d'ailleurs à l'aise dans le bus... Et voilà que Simon & Schuster se ruent sur l'affaire pour faire paraître une biographie officielle et autorisée du chat. Si, si...
Mais Casper n'est pas la seule super star qui aura droit à son quart d'heure de gloire - Endal, le labrador vétéran de la guerre du Golfe, Dewey, le chat qui vivait dans une bibliothèque de l'Iowa, ou bien d'autres encore - sachant que le dernier a déjà vendu à près de 100.000 exemplaires en 2009, et que Endal en est à plus de 50.000... Des ventes qui font froid dans le dos, pour des livres toujours très illustrés - en même temps, que dire de la vie de son chien, son chat ou son poisson rouge ? - et qui ne coûtent donc pas bien cher à créer. « Surtout que maintenant, la seule chose que les gens veulent faire, c'est se vautrer dans la misère des autres », explique Graeme Neil, journaliste spécialisé dans le marché de la biographie. Les gens sont gavés des histoires de stars, en somme.
En outre, cette tendance est également un reflet de la mentalité et du sentimentalisme britannique, « une nation très amoureuse des animaux », aussi ces publications s'intègrent parfaitement dans la vie de tous les jours...