Oui, ça ne sent pas bon. Un vent mauvais flotte sur la France. De plus en plus de voix s’élèvent pour le dénoncer mais, le gouvernement n’en a cure. Plutôt que d’ouvrir les fenêtres, l’exécutif a joué le confinement dans l’atmosphère délétère du débat sur l’identité nationale. On en mesure aujourd’hui pleinement les effets.
Au principe de précaution a été insidieusement institué le principe de suspicion. Dans la paranoïa d’Etat qui nous régit, la présomption de culpabilité est désormais la règle. De l’étranger qui souhaite être naturalisé au français jugé de second rang qui malgré ses anciens papiers doit refaire la preuve de sa francité, sans oublier le citoyen ordinaire ravalé au rang de délinquant putatif comme en atteste le chiffre hallucinant des 800 000 personnes placées en garde a vue en 2009 .
“Qui arrêtera cette présidence ?” s’interrogeait, prémonitoire, il y a déjà quelques mois Edwy Plenel dans Médiapart. La rupture Sarkozyste est bien au rendez-vous mais, pas dans le bon sens du terme. Elle se traduit concrètement par une stratégie délibérée de pourrissement de la république.
L’orientation donnée au débat sur l’identité nationale n’est pas une simple erreur d’aiguillage. Elle témoigne de cette révolution nationale souterraine, de la multiplication de ces coups de canifs à l’égard d’une France jusqu’alors préservée, louée pour sa qualité de vie dans un monde en pleine tourmente.
Au lieu de redonner du souffle à la république, de la revisiter en redéfinissant et ravivant le pacte républicain , l’exécutif n’a fait qu’attiser les braises dans le seul dessein de récupérer politiquement le réveil des vieux démons. Au lieu de tirer notre pays vers le haut, tout un chacun peut quotidiennement constater que nous sommes bel et bien dans la phase d’abaissement national dénoncée par Vincent Peillon.
Oui, la rupture est bien là. Dans cet abandon de notions qui constituent une société civilisée : l’éthique, la déontologie, l’intelligence de l’humanité. Le seul projet porté par ce gouvernement est celui du rétrécissement généralisé des protections, de la redistribution et des libertés. Le modèle de société porté par Nicolas Sarkozy est avant tout celui de la brutalité, du rapport de force permanent dans lequel le respect pour les anciens et le droit au rêve pour les enfants est prohibé.
Il est temps, grand temps de mettre un coup d’arrêt à cette marche en arrière. Basta, maintenant, ça suffit.
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