Etat chronique de poésie 808

Publié le 09 février 2010 par Xavierlaine081

808

C’est une grande clameur de flocons qui ouvre les yeux sur le jour.

Un grand sourire d’enfant ébahi devant la beauté pure de l’air.

Petites plumes d’anges qui se précipitent et couvrent toute la boue.

Beauté, indicible beauté qui volète de ci de là au grès de vents discrets.

*

J’accueille la cicatrice diaphane sur le beau visage endormi de la terre.

Mes mains avides recueillent les parcelles de ciel tombées en grand désordre.

Les dieux ont des pellicules et secouent leurs têtes de dépit, bien au dessus des nuées.

Ils tendent un manteau d’herminepour voiler les fureurs humaines.

*

Grand bonheur que tant rejettent en leurs étroites ambitions.

Ce qui se précipite du ciel est cadeau gracile et fluet.

A chaque flocon accueilli avec joie, c’est un peu de ta peau que mes doigts touchent,

O douce muse inconnue, cachée en de lointains lieux secrets.

*

Ce que mes doigts dénouent en parcelles d’aurore,

Ce sont rubans de ta robe de transparence et de merveilles.

Alors, devant le feu de nos attentes et de nos vies écoulées,

Je te retrouve enfin et nous voguons, d’amour échangé, dans l’infini de ces steppes.

*

L’univers nous accueille en un lit de perfection.

Nous marchons, mains enlacées, jusqu’au seuil de nos rêves.

Nous voici, débordants de cette fièvre, devant les portes enfin ouvertes.

Plus rien ne nous sépare désormais, nos yeux débordent de gratitude.

*

Entre deux flocons

Hésitent encore un peu

Les pieds de l’histoire

.

Juste délice posé

Au calice de l’aube

Entre des doigts d’ange

.

Manosque, 9 janvier 2010

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