J’hésite entre risible et ridicule, voire pourquoi pas les deux, pour qualifier ce livre. On en revient au début qu’avait pu déclencher « La Vie sexuelle de Catherine M. » ou bien encore « 100 coups de brosse avant d’aller dormir » : n’est pas
Sade qui veut.
C’est dommage car
Jean-Pierre Enard avait trouvé une judicieuse idée : revisiter de façon, disons plus «
adulte » les contes de notre enfance. Le problème, c’est qu’un mauvais auteur a vite fait de transformer l’érotisme, en genre hyper graveleux. On est ici dans de la pornographie bas de gamme. Je n’ai pas compté mais on doit avoir au bas mot environ trois «
bite« , «
chatte » et autres réjouissances par page. On a comme l’impression d’assister à un tournoi de la vulgarité et, alors que
Enard avait certainement dans l’idée d’écrire un ouvrage excitant, on se retrouve avec entre les mains (je parle toujours du livre…) un bouquin aussi excitant qu’un
Mickael Vendetta en
string léopard ; c’est pour dire.
En bref, on a le coeur au bord des lèvres. C’est tellement mal écrit que l’on a envie de pouffer devant ce qui semble être l’oeuvre d’un vieux pervers ayant gardé les mêmes fantasmes que ceux qu’il avait lorsqu’il était prépubère.
Et puis, je ne cache pas mon malaise devant les héros de mon enfance mis en scène dans des situations dignes des productions de
Marc Dorcel…
Le narrateur de ces Contes à faire rougir les petits chaperons a une petite amie. Cette petite amie a une petite soeur, Alice, qui est une grande coquine. Elle rêve de faire avec l’auteur des choses qui ne sont pas de son âge, et lui, pour résister à la tentation, raconte des histoires ! I1 lui dit tout haut ce que les auteurs classiques pour la jeunesse pensaient tout bas : Pinocchio n’a pas que le nez qui s’allonge, la mère Michel a perdu son chat, et quel chat !, la comtesse de Ségur aime les « petites filles Bordel » , et les trois petits cochons sont trois petites cochonnes…
« Contes à faire rougir les petits chaperons » de Jean-Pierre Enard – Folio Luxe – 9,20 euros.
Prochaine lecture : « Nuits d’été en Toscane » de Esther Freud