Il se disait, finalement, être à fond dans un sytsème, ou s'être construit en totale opposition, c'est du pareil au même. C'est la même chose. On se veut différent puisqu'on fait différemment. Mais au fond, on reste dans la lignée. On a épousé le système. Il pense en nous. Indélébile.
Celle-ci met un point d'honneur à faire rimer accueil et bonne chère. Son truc, c'est faire à manger, préparer des petits plats. Se lover en cuisine et y exprimer sa générosité. Celle que les mots et les attitudes manifstent moins. Le frigo est toujours plein. L'entrain de mise. Les poèles et les casseroles toujours prêtes à servir. Elle aime ça. Elle pense au plaisir qu'auront les autres à déguster. Elle espère que ça se remarquera.
Celle-là met un point d'honneur à dire qu'elle a horreur de ça, la cuisine, qu'elle en a marre de la bouffe, que c'est pas toujours aux bonnes femmes à se coltiner les repas. Son frigo est toujours vide et si elle se louve en cuisine, c'est pour accomoder les restes, poèles et casseroles à portée de mains. Elle prépare dans l'urgence des mets improbables, alliages surprenants. Il faut que ça aille vite. Que ce soit vite avalé. Ravalé ?
L'une et l'autre trônent finalement d'une égale manière dans la cuisine. C'est leur antre. Leur territoire. Elles y officient. Si besoin font de même chez les autres. Elles sont des enfants de la guerre. Femmes des années 70 - 80. Chacune a sa modernitude. Différentes. Et pourtant si semblables.
Mères nourricières. Le moule est le même.