Gars de sept ans, le matin, au petit-déjeuner, n'aimait pas trop. Maintenant, il adore ça.
Le chocolat chaud.
L'absorber, c'est quasiment l'effet secondaire. Le plus important n'est pas là, en effet.
Lorsqu'il se lève, la tête encore enfouie, son regard s'illumine soudain. Large sourire. Il se dirige vers la cuisinière. Affairé. La méthode encore hésitante, mais ça progresse, il craque l'allumette, met les gaz, pose la casserole. Sur son visage se dessine l'indicible frisson de cette peur - désir qui lui fera affronter ce moment suspendu qu'est l'instant où du gaz s'approchant, l'allumette le doigt et la main prolongeant, le wouf bleuté prendra racine ou pas. Il regardera quelques instants le feu allumé, oubliera parfois d'éteindre l'allumette et sursautera si la chaleur rattrape un peu trop vite le doigt, sourira, posera la casserole et le lait sur le feu. Oubliera des fois de surveiller.