Y a-t-il pire que les Pyrénées ?

Par Maigremont

On va vous répondre de suite : OUI, oui et oui.

Première rencontre 2010 du cercle et premier thème abordé : les vins du piémont pyrénéen. Vaste programme si on peut définir ce qu'est le piémont : il s'agit de plaines situées au pied de montagnes. En l'occurrence, nous avons abordés ici les vins proches des Pyrénées et mêmes ceux situés in situ à savoir les appellations suivantes : Irouleguy, Jurançon, Tursan, Côtes de St Mont, Madiran et Pacherenc.

Les cépages blancs
Gros et Petit Manseng, Courbu, Arrufiac, Sauvignon, Baroque (Tursan), Clairette (Côtes de St Mont) et  dans une moindre mesure le Muscadelle

C'est parti pour le tour des Pyrénées, côté France. Les vins sont dégustés comme d'habitude à l'aveugle, seuls. Le repas tant attendu arrivera, mais après le travail ;-)

Vignes du vignolbe d'Irouleguy

A noter que pour cette région, il existe un nombre important de caves coopératives.

Cave Coopérative des vins de Tursan, "Prieuré des Augustins", Tursan blanc 2008 : assez discret et simple au nez, vif et fruité en bouche. Termine gras. On a dit simple, mais efficace.

Herri Mina, Irouleguy blanc 2000 : le domaine est tenu par l'ancien œnologue de Pétrus (1964-2007), rien que ça ! Comme quoi, on peut penser à sa retraite tout en œuvrant pour ce monument. Assez évolué, un brin d'oxydation. Néanmoins, le vin est intéressant, car sur un registre qu'on attendait pas, notamment de miel de châtaignier. Belle rondeur finale. 

Domaine Arretxea, "Hegoxuri", Irouleguy 2007 : un peu en deçà pour le moment du superbe 2006 d'un point de vue intensité, ce 2007 reste cependant un exemple d'équilibre et de construction. Très fin, le nez s'exprime sur les fleurs blanches et des agrumes murs. La bouche doté d'une acidité vivifiante sur une toile de fond minérale et exotique, s'épaissit d'un joli gras en final. La table est conquise ! Bravo.

Château Montus, Pacherenc du Vic Bilh sec 2000,  : les sensations du groupe sont assez unanimes : beaucoup trop de bois au nez et malheureusement pas grand chose d'autre. En bouche, ce sont les caractéristiques classiques des cépages du sud-ouest qui ressortent, avec un certain côté Jurançon. Malgré 10 ans d'âge, le bois encore une fois fait ressortir l'amertume. Bref, un vin pas à la hauteur de ce que peut faire Brumont. Pour sa défense, notre hôte du soir nous a indiqué que le lendemain, il se portait beaucoup mieux et que le boisé s'était un peu estompé, ouf.

Domaine Cauhapé, "la Canopée", Jurançon sec 2007 : le plus démonstratif de toute la série de blanc. Un joli vin qui tourne autour de notes de nougat et d'ananas. L'acidité tranchante conjuguée à des notes de poivre blanc donnent un semblant de piment d'Espelette (piquant en bouche). Un vin encore jeune, qui mériterait qu'il se pose 2 ou 3 ans pour gommer son côté excessif.

Les cépages rouges
Sa majesté le Tannat, les 2 cabernets (Sauvignon et Franc), Merlot (Côtes de St Mont), le Fer Servadou ou Pinenc (Mansois en Aveyron ou Braucol à Gaillac)

Cave Coopérative des vins de Tursan, "Prieuré des Augustins", Tursan rouge 2008 : encore une fois avec cette "Coopé", on reprend les mêmes ingrédients qui ont fait la réussite du blanc : c'est simple mais on est dans le bon chemin. C'est croquant de fruits rouges, c'est souple avec une finale sympathique sur le poivre et les épices.

Producteurs de Plaimont, Cuvée Sélectionnée "Thibault de Bréthous", Côtes de St Mont 2000 : nez fin sur la cerise griotte, avec des notes de chocolat et un fruit croquant. Un vin agréable en bouche, qui termine juste un peu court. Le Tannat donne une structure intéressante et une petite sécheresse pas affolante.

Domaine Arretxea, "Haitza", Irouleguy 2004 (75 Tannat, 25 Cabernet Sauvignon) : vous cherchez de la puissance et des tannins robustes ? Passez votre chemin ! C'est sur la finesse que ce vin est sculpté : beaucoup de fruits noirs, une évanescence de parfums diffus et subtils qui rappellent l'encens, la mure et la cerise noire. La bouche est crémeuse, douce, les tannins sont fins et intégrés à la trame d'une acidité exemplaire ! Un vin qui sait être sérieux et gourmand à la fois. On adore...

Domaine Berthoumieu, "la Gloire de Virgile", Madiran 2006 : on monte en puissance, il y a pas mal de fruits, les tannins sont un peu plus rustiques. Pas inintéressant.

Clos de l'Eglise, Madiran 2002 : un Madiran classique au nez avec ses fruits noirs. Malheureusement, le vin ne tient pas et tombe assez rapidement en bouche.

On glisse gentiment sur les douceurs...

Cave des Producteurs de Jurançon, "Privilège d'Automne", Jurançon 2007 : une vendange tardive relativement simple, sur le coing et l'ananas avec un côté Aspartame. Bof

Laffite Teston, "Rêve d'Automne", Pacherenc du Vic Bilh 2003 : plutôt fin au nez le tout sur des belles effluves d'oranges confites, de vieux Rhum et de raisin de Corinthe. La liqueur est de moyenne ampleur mais tient bien la distance et termine sur un registre exotique patiné. Bien

Producteurs du Vignoble de Gascogne, "L'Or du Vieux Pays", Pacherenc du Vic Bilh 2003 : un autre 2003 qui a gardé une relative jeunesse. Tonique sur une acidité élancée, il offre les caractéristiques des doux du Sud-Ouest (ananas, abricot) avec une touche d'hydrocarbure en plus. Le tout est simple, mais agréable.

Une très belle soirée tant sur les vins, le côté miam et la bonne humeur. Nous étions en direct depuis le domicile de notre docteur préféré Philippe (es Châteauneuf du Pape) et sa femme Joëlle.

Avec ça, qu'est-ce qu'on boulotte ?


Des gambas au gingembre et citron vert
(TOP avec les blancs qui avaient une certaine acidité)


Des confits de coins coins, pommes de terre
sarladaise et cèpes (TOP avec les rouges)


Quelques fromages basques de brebis et autres...
(aussi bons avec les rouges que les blancs)


Des petites tartes et une coupe de Champ pour les 5 ans du cercle (et oui, déjà ! )


Les Maigremont version 2009/2010 au complet !

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