Après l’œuvre fondatrice du film de zombies ( « LA NUIT DES MORTS-VIVANTS » en 1968 de George Romero ), l’un des premiers films qui historiquement a fait apparaitre ces morts-vivants ( « WHITE ZOMBIE » en 1932 de Victor Halperin ) et l’un des premiers films – essentiellement vidéo – qui n’hésita pas à mélanger l’humour volontaire au gore initial et attendu du genre ( « LE RETOUR DES MORTS-VIVANTS » en 1985 de Dan O’Bannon ), retour à l’œuvre de Romero avec le film de ce soir :
« DAWN OF THE DEAD » de Zack Snyder
Oui, je sais : cette introduction est mensongère.
Car s’il est question de l’œuvre du géant de Pittsburgh George Andrew Romero avec ce film de 2004, il est surtout question d’un remake ( ou presque comme vous pourrez le lire par la suite ) d’un
film de Romero. Et de son second film de la saga des morts-vivants plus précisément : « ZOMBIES » sorti en 1978.
Critique d’un monde consumériste et d’une Amérique ( si ce n’est d’un monde ) vouée au Tout Puissant dieu Dollar trouvant désormais ces temples chez les marchands ( de quoi faire
ressusciter le Petit Jésus pour les en chasser vainement s’il n’avait pas ressuscité près de 2000 ans plus tôt : putain, mec, Jésus est un zombie ?!!! ), la version moderne ou
modernisée de ce réalisateur de pub ( Audi, Budweiser, Nike ou Reebok indifféremment,… ) surdoué et plusieurs fois récompensé en rajoute une couche. Et
pas qu’à la vitesse d’un cheval au galop. Ou mort alors le bourrin, car, effectivement, dans son film les morts de Romero deviennent de vrais putains de bourrins qui feraient pâlir de jalousie
Carl Lewis, Ben Johnson ou Usain Bolt : comme dans le film de Danny Boyle, deux ans plus tôt, les morts cavalent et cavalent même très vite.
Et cette différence avec l’originale énoncée, on pourrait en faire la liste des différences ( zombies qui courent et bondissent en plus d’une résistance accrue et surnaturelle, qui en aura fait
parler plus d’un sur le net, fuite non plus en hélicoptère mais en bateau, absence de l’intrusion violente d’un gang de bikers, etc ) comme on pourrait rappeler, tout de même, que Zack Snyder et
son scénariste James Gunn ont conservé quelques éléments essentiels du film de Romero : la vie qui s’organise -non plus dans un simple centre commercial de 1978 mais bel et bien un
gigantesque Mall du troisième millénaire, leur refuge – avec ces petits moments d’insouciance et de bon temps ( faisant revenir chez eux ce naturel consommateur que le cataclysme d’événements
avait chassé pour reprendre une expression commune ) mais aussi la présence d’une femme enceinte parmi ces derniers humains assiégés et celle d’un flic d’élite ( ici repris par le massif Ving
Rhames ).
Car, oui « DAWN OF THE DEAD » version 2004 ( « L’ARMEE DES MORTS » de Zack Snyder ) n’est pas un simple remake du « DAWN OF
THE DEAD » de 1978 ( « ZOMBIE » de Romero ), bien qu’en conservant le même titre en VO, mais bel et bien une relecture d’un film culte,
modernisé et remanié aux goûts du jour.
Des goûts qui ont su et pu provoquer du dégout chez certains puristes et aficionados. Dégoût et rejet pour les différences énoncées auparavant plutôt que d’admettre, y reconnaitre et y retrouver
les points communs. Des goûts pour le gore et un cinéma plus speed et moins oppressant : un cinéma de Pôpa au mal-être grandissant au fur et à mesure que les bandes défilent depuis la salle
de projection des seventies se confrontant aux vidéos de teenagers gavés et abreuvés de shoot’em up vidéo-ludiques bruyants et sanguinolents sur une grammaire et orthographe cinématographique
héritée de la toute puissante chaine musicale MTV.
Aujourd’hui tout va plus vite, tout doit aller plus vite. Les scènes dans les films s’enchainent, le blabla de Pôpa à passer l’arme à gauche, le port des armes se fait moins gauche avec des
personnages que l’on pourrait imaginer tous sortis d’un camp d’entrainement militaire de GI’s. Oui, le troisième millénaire est sous speed. L’information prend maintenant des autoroutes et use et
abuse des routeurs : autrefois, il fallait attendre qu’une info soit vérifiée et corrigée avant d’être publiée dans la nuit et en vente le lendemain voire surlendemain, aujourd’hui d’un
simple clic une rumeur prend de l’ampleur et devient une info reprise à travers le monde avant même qu’un éventuel et hypothétique erratum ou mea culpa soit mis en ligne. Les films, séries et
autres comics chers aux geeks d’antan subissaient le même sort : des années de décalage entre une publication en VO et sa parution anarchique dans une revue N&B en PQ recyclé, des années
d’attente pour un doublage en français approximatif et des films restés inédits des décennies avant d’être sortis directement en vidéo. Aujourd’hui, d’un simple clic, le hacker se mate le soir
même le nouvel épisode de la série du moment sous-titré en français ou télécharge quelques jours après sa sortie le prochain blockbuster de l’été en attendant de recevoir par courrier ses comics
préférés ( s’il ne les lis pas en ligne ). Oui, tout va plus vite. Et ça aussi peut provoquer le dégout chez certains.
Les pantins rigides et lents au caractère politique chers dans le cœur mais pas le budget maquillage de Romero ont cédé la place à des hordes de zomblards affamés sous speed que rien ou presque
rien ne semblent pouvoir détruire. « Les morts qui seront fait là-bas seront en bonne santé, je crois » chantait Jean Leloup dans son titre « 1990 » et il ne se sera
trompé que d’une décennie, en fait.
Oui, tout va plus vite et ce n’est pas sur cette innovation sportive du film – qui fait écho à sa version britannique du film de zombie européen « 28 JOURS PLUS TARD » de Danny Boyle
de 2002 - qu’il me semble falloir s’arrêter et chercher quelque pou dans la tête d’un mort ou polémique dans le film. Si polémique il devait y avoir.
Ainsi et comme appuyé dans le paragraphe précédent, le film de Zack Snyder débute sur les chapeaux de
roues !!
Alors que l’infection, l’épidémie, la pandémie créée par George Romero ( et John Russo, ne l’oublions tout de même pas, même si, oui, vous le savez, le môssieur a hérité dans cette Histoire du
cinéma du rôle de l’arriviste ) semble avoir mis 17 ans à se répandre sur la Terre, si on prend sa mesure de « LA NUIT DES MORTS-VIVANTS » en 1968 et ses protagonistes dans leur cabane
au « JOUR » en 1985 et ses militaires et scientifiques dans leur base souterraine ( 37 ans pour ceux qui voudraient prendre en compte cette poignée d’humains survivants dans leur
forteresse dans « LAND OF THE DEAD » en 2005 ), celle de Snyder et Gunn, toute aussi inexpliquée, déboule elle en une nuit sur les Etats-Unis !!
Rentrée chez elle après une journée de garde aux urgences de Milwaukee, Ana Clark, jeune infirmière blonde,
qui n’a pas prêté attention à ces personnes y admises suite à des morsures ni aux informations alarmantes qui saturent son autoradio, est contente de retrouver dans leur résidence pavillonnaire
d’une banlieue américaine type son mari, Luis.
Trop heureuse de jouir de lui et avec lui pour ce week-end reposant de trois jours, elle ne prêtera pas non plus attention au flash télévisé ( s’offrant un peu de bonheur à la va-vite, humain et
bestial à la fois, sous cette douche ) avant d’aller se coucher. Mais, peut-être aurait-elle du ?
Ainsi, aurait-elle compris qu’il ne fallait pas laisser leur jeune voisine, Vivianne, horriblement défigurée, s’approcher de Luis. Puisque c’est ainsi qu’à 06 :37 la vie d’Ana va devenir un
véritable cauchemar : mordu au cou par Viviane, Luis va ressusciter également et très rapidement comme mort-vivant avant de tenter de s’attaquer à Ana !!
Résumée en ces quelques lignes, qui peuvent paraitre longuettes, il faut savoir que cette putain d’introduction spectaculaire ( qui est à la fois le plus violent des réveils pour Ana et une entrée en la matière en plein dans le vif putréfié du sujet )
ne dure que quelques minutes à l’écran et entraine de suite le spectateur dans la fuite d’Ana, le film de Zack Snyder le plongeant aussitôt dans cette déferlante d’action, de coups de poings, de
coups de gueules et de coups de guns, héritée d’un film de siège plus proche du célèbre western urbain « ASSAUT » de John Carpenter que du film original. Car, oui, quitte à se
répéter, « L’ARMEE DES MORTS » n’est pas qu’un simple remake ( Snyder n’est pas Gus Van Sant qui a reproduit à l’identique et en couleurs le chef d’œuvre « PSYCHO »
du maître Hitchcock ), ni un reboot gorissime ( Snyder travaille ici pour Universal Pictures à la différence de Marcus Nispel qui réalisa et réalisera pour Michael Bay deux
reboots : « MASSACRE A LA TRONCONNEUSE » en 2003 et « VENDREDI 13 » en 2009 ) mais bien le film qu’un geek aurait aimé voir, les technologies et codes narratifs
ayant évolué ( et je dirai là que non pas Snyder mais Romero n’est pas George Lucas qui escroque - pour rester poli - ses fans en dénaturant sa première trilogie « STAR
WARS » ). Et là je vous demande, bande de nerds, qui n’a pas rêvé de refaire son film préféré, sous cet angle là ou en modifiant ici ou là le scénario voire le message
sous-jacent ?
Et bien… avec 28 millions de dollars ( récoltés par Marc Abraham, Armyan Bernstein, Thomas A. Bliss,
producteurs de « SPY GAME » et « LA FIN DES TEMPS » entre autres, Dennis E. Jones du « LAND OF THE DEAD » de Romero et de
clips de Michael Jackson, Eric Newman, producteur des futurs remakes de « LA CREATURE DU LAC NOIR » et « THE THING » mais aussi
d’un certain « HORRIBILIS » et Richard P. Rubinstein, producteur du « ZOMBIE » original et d’adaptations télévisées de Stephen King
et de la mini-série « Dune » comme Michael D. Messina aussi de la partie ), le scénario de James
Gunn et les effets spéciaux de David Leroy Anderson ( « SPAWN » et « MIB » ) et
Lance Anderson ( « LA PLANETE DES SINGES » de Tim Burton mais « THE
CROW » d’Alex Proyas aussi ), notre bonhomme de Zack Snyder signe un film qui sur 100 minutes va réussir à faire bondir et frémir plusieurs fois les spectateurs.
Gratifiant d’une interdiction aux moins de seize ans leur film ( avec
le gore que ces scènes sanglantes - têtes qui explosent, pic en bois qui traverse une gorge pour ressortir par le crâne, impacts de balles qui éclaboussent, jambes coupées à
la tronçonneuse – et cette violence adulte non-aseptisée multiplient ), le duo Snyder-Gunn rappelle combien le réalisateur a été un surdoué avec ce premier long-métrage, contrairement à ce que
peuvent médire certains internautes et/ou fans, l’exercice de s’attaquer et ressusciter un tel film que « ZOMBIE » étant périlleux, et le scénariste rappelant qu’il n’est pas que
l’auteur des deux « SCOOBY-DOO » cinématographiques mais aussi et surtout l’un des fleurons de l’écurie Troma de Lloyd Kaufman ( scénariste et réalisateur de « TROMEO &
JULIET » et des séries TV « The Tromaville Café » et « Sgt. Kabukiman Public Service Announcement », dans lesquels il joue aussi l’acteur ).
Notre duo de trentenaires livrant au public un film décrié - à tort ou à raison ( à tort pour ses morts-vivants galopant, à raison peut-être pour
l’insert de religieux musulmans priant dans une mosquée dans l’épileptique générique du début, qui cumule les scènes de répressions violentes d’émeutes et autres carnages, mais Snyder en ayant
travaillé dans la publicité sait très bien manipuler les images et les effets viraux et publicitaires que celles-ci suscitent autour du film )- mais qui, ne le nions pas, comptera son lot de
scènes cultes plus que clefs avec le temps : la naissance gore du bébé ( qui ne serait pas sans rappeler l’une des scènes de « ALIEN » ), les camions suréquipés et armés des
fugitifs ( qu’on retrouve aussi dans le « LAND OF THE DEAD » suivant de Romero ) mais surtout la scène où l’un des meilleurs personnages de cette version, l’armurier Andy ( isolé
dans son magasin ), dégomme de pseudos sosies morts-vivants à la commande… pour le fun.
Trois acteurs de George venant se payer quelques bonnes apparitions bien senties dans le film de son héritier Snyder, légitimant un peu plus son film
auquel même Papa Romero aura reconnu des qualités :
Ken Foree, héritier direct du protagoniste afro-américain de « LA NUIT DES MORTS-VIVANTS » dans le rôle de Peter, héros de « ZOMBIE », réapparaissant ici pour tenir la même sentence menaçante vis-à-vis de l’humanité dans ce rôle de télé-évangéliste : « Quand il
n’y a plus de place en Enfer, les morts reviennent sur Terre ». Explication des plus courtes et improbables qui devra en contenter plus d’un. L’acteur étant surement l’un des membres de
la famille artistique de Romero s’en étant le mieux sorti : étant réapparu également dans la sequel « MASSACRE A LA TRONCONNEUSE III » en1990 avant de traverser une décennie de
télévision et nous revenir en pleine gueule en intégrant la horde de Rob Zombie ( Charlie dans
« THE DEVIL’S REJECTS », Big Joe Grizzly dans « HALLOWEEN » et doublure vocale dans son récent « THE HAUNTED WORLD OF EL SUPERBEASTO » animé ).
Scott H. Reiniger, autre héros de « ZOMBIE » ( y débutant alors dans le rôle de Roger ),
apparaissant ici comme un Général soixantenaire bien décidé encore une fois à en découdre avec ces saloperies de monstres…
Et the last but not the least, Tom Savini, qui au-delà d’être le parrain du gore reste l’un des plus proches amis de George himself : acteur dans ses
premiers films ( « MARTIN » et « ZOMBIE » où il est l’un de ses bikers massacrés par les morts-vivants après leur arrivée
dans le centre commercial, films sur lesquels il a été aussi responsable de ses effets spéciaux et maquillages qui l’ont rendu célèbre et auxquels on pourra rajouter « LE JOUR DES
MORTS-VIVANTS » en 1985 et de Romero toujours ) et son « LAND OF THE DEAD » suivant ( en tant que zombie cette fois, comme pour boucler quelque boucle que ce soit ), ce
spécialiste des maquillages à l’ancienne qui en font encore rêver plus d’un ( « VENDREDI 13 : CHAPITRE FINAL », « NECRONOMICON », les deux « CREEPSHOW » ou
« MANIAC » pour n’en citer que quelques-uns ) aimant à faire l’acteur de temps en temps ( « MANIAC », « CREEPSHOW » ) et de plus en plus depuis « UNE NUIT EN
ENFER » du monstre bicéphale Rodriguez/Tarantino ( pour qui il réapparait dans leur double programme « TERROR PLANET » dans le rôle du Député Tolo - et « MACHETE »
prochainement ? ) tient ici le rôle du Sheriff du Comté… pour une scène d’humour qui peut faire du bien dans ce bain de sang et de tripes.
Baignant son casting ( la blonde Sarah Polley, le massif Ving Rhames, Jake Weber, Mekhi
Phifer, Bruce Bohne et d’autres ) dans une avalanche de viande pourrie en putréfaction qui ne demande qu’à contaminer les autres si ce n’est sans
nourrir et un déluge de plomb fumant et de sang giclant, Zack Snyder signe ici un film qui vous pète les rétines et vous vrille les tympans avant de
vous exploser à la gueule, le tout sous les lignes musicales d’un Tyler Bates, compositeur loin de ses débuts sur « GET CARTER » ou
« THE CROW, LA CITE DES ANGES », où après avoir du imiter le style de Graeme Revell, lui aussi trouve son envol et l’un de ses frères artistique d’adoption : ses musiques allant
désormais accompagner les films de Snyder ( son autre frère étant… Rob Zombie pour qui il illustrera les bandes sons de « THE DEVIL’S REJECTS », « HALLOWEEN » 1 et 2,
« THE HAUNTED WORLDOF EL SUPER BEASTO » et son prochain « TYRANNOSAURUS REX », Dude !! ).
Bonne surprise et révélation d’un réalisateur surdoué, « L’ARMEE DES MORTS » n’aura jamais été ce
remake voulant soi-disant remplacer l’original, comme aurait pu vouloir le croire et le faire croire certains, mais bel et bien l’un des nombreux films de zomblards qu’on aura vu débouler ces
dernières années mais un film qui au-delà de réveiller ces morts-vivants tout en respectant les codes du genre ( siège impossible, personnage qui tente de dissimuler son infection aux autres,
sacrifices en tout genre, morts stupides ) aura aussi permis à Papa George Romero de produire son « hollywoodien » « LAND OF THE DEAD » avant de retourner à ses amours plus
indépendants et « fauchés » avec « DIARY OF THE DEAD » et « SURVIVAL OF THE DEAD ».
Et avant de conclure le chapitre de ce remake qui n’en est pas un ( abus de langage comme
l’auront écrit certains sur leurs sites ) et après ces caméos précédents bien vus ( dont celui du réal’ Snyder dans le rôle d’un Commando à la Maison-Blanche, rôle qu’il répétera à l’époque du
Vietnam dans son « WATCHMEN » ), revenons sur le casting :
La blonde Sarah Polley, déjà vue dans « EXOTICA » en
1994, le barré « EXISTENZ » de David Cronenberg en 1999, continuant à flirter avec le film de genre dans le rôle de cette infirmière ( Ana ) que les événements vont devoir
endurcir si elle veut survivre, quand elle ne réalise pas ses propres scénarii : « THE BEST DAY OF MY LIFE » en 1999 et « LOIN D’ELLE », plus intellectuisant, en 2006 .
Réapparue l’an dernier dans le conte « MR. NOBODY » de Jaco Van
Dormael.
Le massif Ving Rhames, débutant dans le rôle du sale connard Little Leroy du très beau « SAINT DE MANHATTAN » en 1993et qui depuis s’est abonné aux
superproductions hollywoodiennes « MISSION IMPOSSIBLE » dans son rôle récurrent de l’expert informatique de l’équipe, Luther Stickell, va trouver ici dans son rôle du flic
d’élite Kenneth ( hommage à Ken Foree par se prénom ? ) une prestation bien plus couillu que celle de Marcellus Wallace, le caïd sodomisé de « PULP FICTION », ou du
criminel Diamond Dog dans la bêtise cinématographique « LES AILES DE L’ENFER ». Que voulez-vous, on peut pas déconner ( ou assurer ) tout le temps ?
L’acteur anglais Jake Weber, révélé dans « NE UN 4 JUILLET » d’Oliver Stone et ayant depuis enchainé difficilement les rôles intéressants (
« AMISTAD », « RENCONTRE AVEC JOE BLACK », « U-571 » ) avant de s’enfermer dans un fonctionnariat télévisé comme époux de la médium en question de la série éponyme,
Allison Dubois, depuis cinq ans, est ici étonnant dans le rôle de Michael, personnage sur lequel je n’ai guère envie de m’étendre plus sans risquer de vous spoiler le film. Zut !!
Mekhi Phifer, le Dr Pratt ( de 2002 à 2008 ) des plus célèbres « Urgences » télévisées, complétant cette distribution d’une Amérique
sélective : son personnage de fugitif André étant marié à la Latino Luda, la femme enceinte du groupe. L’acteur étant autrefois apparu dans le « Rocky » musical « 8
MILE » en 2002, le remake de blacksploitation « SHAFT » mais surtout dans la sequel « SOUVIENS-TOI L’ETE DERNIER 2 » ( après avoir débuté comme soi-disant top model
masculin dans la série « Models Inc. » ).
Bruce Bohne, l’interprète du charismatique personnage de l’armurier solitaire Andy, étant, lui, un acteur de TV ( « New-York Unité
Spéciale », « Star Trek Voyager », « Le Caméléon » et « Jericho » plus récemment ) qui aurait pu trouver là un rôle le propulsant vers quelque chose de mieux
que le vide qui frappe sa carrière pour le moment. Et si, comme moi ( et d’autres ) vous avez overkiffer son personnage, matez-vous le bonus du DVD du film lui étant consacré : « The Lost Tape », qui nous présente les derniers jours de l’armurier de son point de vue et jusqu’à ce que les zombies réussissent à trouver comment
pénétrer son refuge… sans vouloir spoiler le film, merde !!
Tourné durant l’été 2003 entre Toronto, Salt Lake City et la
Californie, « L’ARMEE DES MORTS » aura, donc, fait parler d’elle avant même sa sortie par sa nature même présentant le film comme un remake décrié et ce jusqu’à ce que son
réalisateur présente, hors sélection mais en avant-première mondiale, le film à une séance de minuit lors du Festival de Cannes 2004 et prolonge le
buzz en autorisant la diffusion de ces terribles dix premières minutes d’introduction une semaine avant sa sortie américaine ( le 19 mars 2004 ) sur
les chaines américaines ( pratique promotionnelle, semblerait-il, aujourd’hui répandue ).
Débarquant le 30 juin 2004 sur nos écrans français et récompensé du prix du meilleur film d’horreur aux Golden Trailer
Awards 2004, parmi ses nombreuses nominations dans différentes catégories, « L’ARMEE DES MORTS » rapportera près de 97 millions de dollars
aux studios en plus de relancer une vague déferlante de films de zombies sur les écrans du monde entier.
Zack Snyder, son réalisateur dont les amateurs du genre auront désormais retenu le nom, réussissant là un putain de galop d’essai pour reprendre cette
comparaison bourrine du début de mon article. Comme d’autres réalisateurs du troisième millénaire ( Marcus Nispel, Rob Zombie, etc ), cet ancien clipper ( dont « Oye Estéban ! »
pour Morrissey ) avait réussi son entrée dans la cour des grands, en défonçant à grands coups de speed et de gore la porte des artistes et poursuivant son approche toute personnelle du cinéma en
ne s’attaquant qu’à des réalisations connues pour être risquées, casse-gueules voire impossibles : adaptant en 2006 le graphic novel de Frank Miller revisitant la bataille des Thermopyles,
« 300 », pour un péplum graphique d’un nouveau genre numérique avant de s’en prendre à l’épais graphic novel ( encore une fois ) d’Alan Moore et Dave Gibbons,
« Watchmen » en 2009 ( pour lequel il produira deux courts complémentaires mais essentiels, « Les Contes du Vaisseau Noir » et « Sous le Masque » ).
Réalisateur couillu, Zack Snyder est, n’en déplaise à certain(e)s, de ceux dont j’aime le travail et le talent et je pourrai me précipiter voir les prochains projets :
« Guardians of Ga’Hoole » prévu pour cette année et « Sucker Punch » et « Xerxès » pour l’an prochain…
A noter que depuis ce film, le
scénariste James Gunn est retourné à la réalisation avec l’échec commercial « HORRIBILIS » ( produit par Marc Abraham, Thomas A. Bliss et Eric Newman, entre autres ), auquel
Tyler Bates participa aussi et dont Gunn a aussi rédigé le scénario, évidemment, en plus d’y faire l’acteur ou du moins un caméo.
Un mec à surveiller également, donc…
En attendant et parce qu'il m'est
difificile de trouver trailer ou teaser exportables du film, ce montage réalisé par un internaute consacré au personnage principale de l'infirmière Ana ( attention risques de spoiler inside )
:
Vous pouvez maintenant éteindre votre télévision et allez au centre commercial...
La fiche IMDB ( en français ) du film