USA, 2009
Réalisation: Ron Clements, John Musker
Scénario: Ron Clements, John Musker
Avec : Anika Noni Rose, Bruno Campos, Keith David
Résumé : Nouvelle Orléans, années 30. La jeune Tiana travaille comme serveuse et garde précieusement tous les pourboires de ces clients afin de pouvoir un jour réaliser son rêve et celui de son défunt père: ouvrir un restaurant à son nom. Le Prince Naveen, qui vient d’arriver dans la ville du jazz, a lui un autre souci : ses parents lui ayant coupé les vivres pour lui apprendre à se débrouiller seul, il lui faut absolument épouser Charlotte, fille du plus grand notable de la ville (et meilleure amie de Tiana) afin de garder son train de vie exubérant. Embobiné par un prêtre vaudou cherchant à contrôler la ville, Naveen se retrouve transformé en grenouille tandis qu’un imposteur prend sa place. Croisant par hasard la route de Tiana qui porte un costume de princesse pour Mardi Gras, il réussit à la décider à l’embrasser pour rompre le sort. Malheureusement, le résultat n’est pas celui escompté, et c’est Tiana qui se retrouve à son tour changée en grenouille. Commence alors une aventure mouvementée pour les deux héros voulant à tout prix retrouver leur apparence normale…
Lorsque John Lasseter a quitté Pixar pour prendre la tête du département animation de Disney en 2002, sa première décision a été de rouvrir le département d’animation 2D, fermé quelques années plus tôt par des costards-cravates estimant que cette méthode était dépassée. Un revirement qui nous permet aujourd’hui de découvrir sur grand écran La Princesse et la Grenouille, premier bébé du nouveau département. Et il faut avouer que le choix de Lasseter a été payant, puisque La Princesse et la Grenouille est une vraie réussite, renouant avec bonheur les grandes heures du studio aux grandes oreilles.
A partir d’une trame classique de conte de fée et d’un argument très mince (difficile en effet de réaliser tout un film sur le conte en question), le duo responsable d’Aladdin, Ron Clements et John Musker, bâtit une histoire riche en rebondissements et en personnages hauts en couleur. Et parce qu’il s’inspire très librement du conte en question, le film se permet de nombreuses digressions et réussit souvent à surprendre le spectateur connaissant tous les films de la firme aux grandes oreilles. Clements et Musker renouent avec bonheur avec les qualités qui ont fait la renommée du studio, à commencer par une animation sans faille et de toute beauté (certains décors sont tout simplement extraordinaires). Les personnages ne sont pas en restes, puisqu’ils sont tous attachants, mêmes les sidekicks qui auraient pu devenir très vite agaçant. Outre la jolie Tiana (aussi charmante en humaine qu’en grenouille), on découvre deux excellents personnages, un crocodile fan de jazz et joueur de trompette, et une luciole cajun amoureux d’une étoile (à la fois le personnage le plus drôle et le plus touchant du film). Deux excellents personnages qui ne devraient pas avoir de mal à se faire une place dans le cœur des enfants et de leurs parents, et nous venge de tous ces animaux parlants agaçants qu’on a pu voir défiler au fil des ans. A vrai dire, seul le méchant de l’histoire est légèrement raté, manquant un peu de charisme et de présence à l’écran pour pleinement convaincre (malgré une petite ressemblance avec le Oogie-Boogie de L’Etrange Noël de Monsieur Jack).
Le dernier personnage, et pas des moindres, n’est autre que la ville de la Nouvelle Orléans. Totalement contaminé par ce cadre si particulier, La Princesse et la Grenouille est un vibrant hommage au jazz. Que ce soit au niveau des chansons (excellentes et entraînantes) ou des personnages, tout le film respire l’amour de cette musique et de cette région. On se prend d’ailleurs souvent à gigoter sur son siège à l’écoute des chansons, un exploit que le duo avait déjà effectué sur le génial Aladdin.
La Princesse et la Grenouille est donc une excellente surprise, qui démontre avec panache que la 2D a toujours sa place sur les écrans de cinéma, il suffit juste d’une bonne histoire et d’une équipe motivée. On espère donc que Disney va continuer sur sa lancée et nous faire encore rêver de longues années après ce retour en force
Note : 8/10