Chaque semaine nous apporte une pièce supplémentaire au puzzle de la monarchisation de notre République à
laquelle s’active doucement mais sûrement son président. Tenez ce matin encore sur France Inter. Dans son édito politique, l’excellent Thomas Legrand nous apprend qu’une « partie de chasse présidentielle » était organisée le
week-end dernier au Château de Chambord. Maître d’œuvre de l’événement : Pierre Charon, tout nouveau « Monsieur Chasse » de Nicolas Sarkosy. Objectif : « En faire un objet
d’influence et d’entretien de réseaux » explique le chroniqueur du « 6h30-10h » de l’impertinente radio. « Tout le décorum le plus éculé, le plus clinquant le plus monarchique, le plus
impérial, le plus déplacé pour ne pas dire le plus obscène est réhabilité. Tout ça bien sûr, dans la confidentialité et l’opacité la plus totale. On ne sait pas combien ça coute. Le contribuable
n’a pas le droit de savoir qui est invité. Pas de listes, pas de photos. C’est clinquant, pompeux et dépensier et c’est secret comme une réunion de secte. » s’indigne Thomas Legrand.
En 1981, Alain Bombard, éphémère ministre de l’environnement de François Mitterrand, avait tenté en vain (avant d’être promptement remercié), de supprimer la chasse à cour. La chasse
présidentielle, « elle, avait partiellement disparu sous Jacques Chirac qui, sous l’influence moderniste de sa fille Claude, avait supprimé les chasses de Marly et Rambouillet »
rappelle Thomas Legrand.
Il y a, dans notre France léthargique, des hommes et des femmes qui osent penser que l’esprit revanchard de la droite qu’incarne Nicolas Sarkozy a pour cible bien plus que de remettre en cause les
acquis démocratiques du Conseil national de la Résistance et du Front Populaire : en pratiquant la confusion
des pouvoirs et en rétablissant des privilèges , c’est la Révolution française qui est visée.