Comme chaque année, Eurobserv’ER fait le bilan des énergies renouvelables utilisées en Europe. La biomasse représente encore les 2/3 de cette énergie, l’hydraulique 20%. Suivent l’éolien, la géothermie et le solaire. Et même si ces deux dernières sont en forte croissance, elles ne sont pas encore significatives dans le mix énergétique européen.
L’énergie primaire renouvelable dominée par la biomasse
Entre 2007 et 2008, les pays de l’Union européenne ont augmenté leur consommation d’énergie primaire renouvelable de 9,2 Mtep* par rapport à 2007, pour un total de 147,7 Mtep, ce qui représente environ 8,2% du mix énergétique européen, contre 7,7% en 2007.
Le principal contributeur à l’augmentation de la consommation d’énergie primaire renouvelable de l’UE est en 2008 l’Italie avec 2,6 Mtep supplémentaires par rapport à 2007. Cette croissance s’explique par une forte augmentation des filières biomasses (biomasse solide et biocarburant), mais également par une augmentation importante de l’hydroélectricité. Les autres grands contributeurs sont la France avec 2,1 Mtep supplémentaires (augmentation de l’hydraulique et des biocarburants) et le Royaume-Uni avec 0,7 Mtep (surtout grâce aux biocarburants).
Au niveau des filières, les principaux secteurs à avoir participé à cette augmentation sont la biomasse solide (+ 2,9 Mtep), les biocarburants (+ 2,6 Mtep) et l’hydraulique (+ 1,4 Mtep). Et contrairement aux effets d’annonce, l’éolien n’a augmenté que de 1,2 Mtep, et le solaire 0,5 Mtep. Ces deux dernières filières sont cependant en croissance exponentielle et devraient avoir une contribution bien plus significative à l’avenir.
L’électricité d’origine renouvelable dominée par l’hydraulique
La production d’électricité d’origine renouvelable est en augmentation dans l’Union européenne de 7,9 % entre 2007 et 2008 passant de 517,5 à 558,4 TWh.
La production d’électricité d’origine renouvelable est en augmentation dans l’Union européenne (+ 7,9 % entre 2007 et 2008), passant de 517,5 TWh à 558,4 Twh. Ces 40,9 TWh d’électricité renouvelable supplémentaires ont permis à la part renouvelable d’atteindre 16,4% de l’électricité totale en 2008 (15,3% en 2007). L’UE ne serait plus qu’à 4,6 points de l’objectif de la directive pour 2020. L’Allemagne et la Hongrie sont cependant les seuls pays de l’Union à avoir déjà atteint leurs objectifs 2010.
Ces bons résultats, l’UE les doit en partie à une bonne année hydroélectrique (due à de fortes précipitations), mais également à la croissance des autres filières renouvelables (éolien, biomasse solide et solaire notamment). La contribution du solaire, développée à grande échelle en Allemagne et en Espagne, devient visible avec 3,2 TWh supplémentaires.
De même que pour la consommation d’énergie primaire, l’Italie (+ 10,2 TWh entre 2007 et 2008) et la France (+ 9 TWh entre 2007 et 2008), sont les deux principaux contributeurs de l’électricité renouvelable supplémentaire en 2008. Ce succès s’explique en grande partie par l’importance de la filière hydroélectrique dans la structure de production d’électricité de ces deux pays.
L’avis Sequovia
Dans son annexe, le baromètre précise aussi les impacts socio-économiques des énergies renouvelables en 2008 : emplois en fabrication, installation ou manutention (660.000 en Europe, dont 129.000 en France) et chiffre d’affaires (91 milliards d’euros en Europe, dont 12 en France). Ces filières, en plus d’être nécessaires de par la future raréfaction en énergies fossiles, sont donc sources de reprise économique.
Mais pour soutenir les objectifs de la France prises au Grenelle de l’Environnement, qui sont d’avoir 23% de son énergie d’origine renouvelable d’ici 2020, la France doit encore faire des efforts pour développer en premier lieu la sobriété et l’efficacité énergétique, ainsi que les filières biomasse, solaire et les parcs éoliens.
* les tep correspondent à des tonnes équivalent pétrole. C’est l’équivalent de l’énergie dégagée par une tonne de pétrole de qualité moyenne.
Téléchargez aussi le baromètre complet 2009 Eurobserv’ER.