Par N.E. Tatem avec ARGOTHEME
Cet article a été publié par POPULISCOOP
L’affaire de la SONTRACH est celle qui va certainement changer beaucoup de choses en Algérie, du fait qu’une entreprise très symbolique est touchée par le fléau de la corruption. Ce dernier est le fruit du personnel de l’ex parti unique FLN qui a généré une bureaucratie très puissante et corrompue. Du fait de l’absence d’une alternance au pouvoir.
Le fatalisme ou l’indifférence, les algériens obnubilés ne s’intéressent presque pas à la cause des travailleurs. Mêmes les cas désastreux sont laissés pour compte. Seuls une poignée de militants syndicaux et la presse, privée qui se targue d’être indépendante, rapportent ces situations d’injustice. Sans vraiment que, dans l’environnement, des actions fortes notamment de l’opposition partisane montrent du mécontentement.
Un petit parti politique ouvertement ancré à gauche, le PST (Parti Socialiste des travailleurs), a apporté son soutien aux syndicalistes de SNVI. Tout exprimant l’exigence de relever le SMNG (Salaire Minimum National Garanti) à 35 000 DA, soit de 250%. L’Etat gouverné par on ne sait qui, puisque Boutef et l’armée sont au double-rôle (une sorte d’intérim à la tête d’un beylik), prévoit d’engloutir quelques 6 milliards de dollars dans la construction d’une gigantesque mosquée, histoire de battre le record sur Terre dans le gigantisme… Ce gouffre financier loin d’être un investissement réaliste, prive les algériens de ressources qui améliorent leur création (booster le PIB) ou bien juste leurs conditions de vie. Le populisme abject de la religion. La laïcité attendra le post-effondrement après d’autres carnages !
Il faut signaler que le niveau vie des algériens est beaucoup moins reluisant que nombreuxpays africains. Par rapport aux autres pays arabes, comble de similitude leur majorité ont la pompe pétrolière en marche H24. Il est au 1/3 des tunisiens et de loin peu tolérable par rapport au Maroc, l’Egypte, l’Afrique du Sud… Où les croissances semblent être mieux partagées par les populations. Outre que ces pays ont des avancées réelles, la classe moyenne bien épaisse. Contrairement à l’Algérie, une rente basée exclusivement sur ‘aléatoire « pétrole » qui a été à l’origine de la crise des années 80.
La classe moyenne algérienne est réduite à l’amaigrissement. Le désastre de sa chétivité réduit à néant son existence, déjà hantée de violences et d’insécurité. Une qualité de vie de grande précarité sociale, le pays remonte péniblement des années de terrorisme. Elle n’est pas mesurée dans le climat de démocratie formelle. Internet ouvre de nouvelles perspectives pourtant à la remise en cause des retards... Le cas de journalistes sous-payés fait légende. Pour un métier qui résonne représentatif du cadre moyen pour toutes les corporations professionnelles…
L’armée s’attèle à la corruption après le terrorisme
Le temple de la SONATRACH attaqué par les prédateurs, c’est la goutte qui fait déborder le verre. Cette entreprise était, aux yeux des algériens qui ne cachaient pas leur fierté, une inviolable citadelle, un astre, ou bien la vache laitière, vers lequel tous les yeux y sont vissés... Les escroqueries révélées par Mr Malti, l’ex PDG qui s’est déjà exprimé lors d’un bradage au profit de compagnies américaines, éclabousse le système de Bouteflika. Avec des interventions, dans la presse, au vitriol et de dénonciation de malversations, son expertise advient en partition qui réplique au regard des militaires. Plus connu par ses audacieuses diatribes, il apporte des plats chauds aux militaires et du pain sur les planches du tribunal d’Alger, spécialisé dans ce genre d’affaires.
Le DRS, les services secrets algériens, a agi tout en distillant les informations et en indiquant les coupables. Certaines sources croient que c’est sur injonction du président que le remue-ménage anticorruption est en marche. Le tribunal de Sidi M’hamed, prenant toujours acte de ce genre de requêtes tient place, en ces débuts de l’année 2010, du cerveau et du processeur de la capitale. Le régime est dans une vacuité anxiogène, inerte et sans réactions. Les commentaires de la classe politique, de l’intelligentsia et des journalistes, vont bon train. A l’égard des services secrets et de l’armée, ils ne vont pas de main morte pour montrer que l’institution militaire est à la tête du pays et se met en branle pour défaire et placer des présidents. Comme si cette attribution, d’une institution étatique, est une grande trouvaille dans un pays constamment menacé de déstabilisation ? Voilà qu’elle diligente des enquêtes.
Le Beylik des progénitures imbéciles et méchantes !
Depuis des décennies, des intellectuels algériens disent que le FLN dirigiste ne peut produire que la corruption au regard même des actes de ses responsables idéologiques. Le personnel politique de l’ex parti unique est le premier servi par exemple des logements sociaux au niveau des localités. Le dévoiement des slogans de justice sociale, d’intégrité et de compétence, a été une réalité et le reste encore plus ignoble et arrogant. Mais par cette fin de règne du parti FLN, car celle du Front libérateur a pris fin en 1962, vire aux gros coups de détournement.
C’était, par le passé, les enfants de Messaâdia, de Goudjil et nombreux rejetons des membres du comité central, qui s’inscrivaient en stage à l’étranger, avec le personnel des usines clés-en-main du temps de Boumediene. Pour aller se taper des vacances de nombreux mois en occident (Italie, France, Autriche, Allemagne…). Maintenant ce sont des binationaux qui ouvrent des sociétés à l’étranger et grugent l’économie nationale. Puis nombreuses se sont vues placées dans les représentations consulaires. Ces bandits du sérail ont eu le temps de créer des filières, et planifient désormais comme RAK (Rafik-Abdelmoumène Khalifa), à partir de l’étranger en se portant comme entrepreneur.
Les arcanes de la corruption en Algérie sont structurées et sectorielles, les marchés publics ont été le grand filon où la bureaucratie tentaculaires s’enracinait. Les entrepreneurs algériens ruinés par la tyrannie des fonctionnaires, cherchent plus de protection pour ne pas subir les coups des impôts. Sinon comme pour les PME de réalisation de bâtiment, il faut être pistonné pour se faire payer les situations. Les combines des détrousseurs sont de plus en plus diaboliques et se situent généralement au niveau d’une administration campée par le règne de la médiocrité.
Mohamed Meziane, à la tête de cette société pétrolière depuis 2003 est non des moindres personnalités. Il a quitté ses fonctions après avoir comparu devant un juge qui lui a signifié son inculpation dans le cadre de cette enquête. Mais c’est encore la bêtise qui reste omniprésente, interprétant cette affaire en une guerre des clans ou une nouvelle disposition des centres du pouvoir. Estimé à 9600 milliards de dinars, selon une source judiciaire très proche du dossier, le cas Sonatrach, le préjudice met en accusation nombreux intervenants probablement sur le point d’être interpellés et proche de la présidence.