Les États-Unis Amérique sont en quête de repères. Pris dans la tourmente d’une crise qui n’en finit plus de se développer, le peuple prend spontanément la parole.
Et le peuple des États-Unis a beaucoup de choses à dire. Il a d’abord à dire qu’il veut moins d’interventionnisme de la part de l’État, moins d’impôts, et plus d’éthique. Il fustige également le plan de sauvetage de l’économie mondiale qui a permis de sauver des banques irresponsables et de transférer la spéculation depuis le marché privé vers le marché public (et les économies des états).
À ce sujet, il est complètement incroyable de noter que l’explosion des déficits publics liés au plan de sauvetage des spéculateurs, permet maintenant à ces derniers de déstabiliser l’échiquier politique mondial en spéculant sur les marchés obligataires des emprunts d’État.
Les pays latins de l’Europe, que les banquiers appellent affectueusement PIGS, sont à l’heure actuelle victimes d’une entreprise de déstabilisation coordonnée à une offensive spéculative sans précédent depuis la création des états démocratiques. Et il est clair que l’idée sous-jacente est de profiter de l’alibi des déficits publics pour faire disparître les acquis sociaux. Et aller vers plus de « flexibilité » (virer les travailleurs plus facilement), de réhabilitation de la valeur travail (travailler plus pour gagner autant).
Le peuple des États-Unis s’unit sous la bannière des « TEA PARTY » (en référence à la Boston Tea party de 1773 annonçant la guerre d’indépendance), de nouveaux partis qui revendiquent la reprise de contrôle de la politique par le peuple, et exigent plus de transparence, plus de justice, plus de liberté, et plus de solidarité. Après seulement un an d’existence, ce phénomène s’est étendu, alimenté par l’intervention croissante du gouvernement fédéral dans l’économie, et par la révolte contre les bonus et les banquiers. Victime de nombreuses tentatives de récupération, il n’a néanmoins pas encore réussi à se rassembler. De nombreuses revendications s’égarent dans la traîne de ce mouvement populaire, certaines louables, d’autres plus critiquables.Mais ce qui les rassemble, c’est la volonté de préserver les intérêts de tous par-devant celui de quelques-uns.
Et n’est-ce pas le fondement même du contrat moral d’une démocratie ?
En tout cas, le traitement de ce rassemblement populaire, s’il fait la une des journaux américains, semble étrangement censuré en France (contrairement aux seins de Loana sur France Inter, surmédiatisés)?
De crainte de la naissance d’un parti « Bastille » en France?
Ah ça ira, ça ira;)