En Suisse aussi, il existe des socialistes et des Verts. (photo JCH)
Une France toute rose le 21 mars lors des élections régionales ? C'est le pronostic de Martine Aubry, c'est la crainte de la droite. Au-delà des résultats eux-mêmes, chacun a bien compris qu'il s'agit d'une stratégie de campagne. Martine Aubry a-t-elle raison de se montrer aussi «arrogante» d'autant plus que l'affaire Frèche et la situation dans certaines régions (Champagne-Ardenne, le Centre, l'Alsace) pourraient réduire les ambitions de la première secrétaire.
Pourquoi Martine Aubry s'avance-t-elle à ce point ? Pour accréditer le fait que le Parti socialiste sera en mesure, au soir du premier tour, d'être le fédérateur pivot autour duquel se constitueront les listes d'union de la Gauche au second tour. Autrement dit, il s'agit pour Martine Aubry de creuser l'écart avec les listes d'Europe-Ecologie dont les candidats ont fait le choix (risqué) de partir seuls au premier tour et avec les listes du Front de Gauche. Le choix des partenaires de concourir en solo suscite une saine émulation. Que le meilleur gagne !
Nous sommes bien placés à Louviers, pour savoir que la «dissidence» ne favorise pas, ceux qui en sont, à tort ou à raison, considérés comme les responsables. Mais si à Louviers, nous semons pour l'avenir, les Verts n'en étaient plus là. Ils avaient des responsabilités, des délégations et dans leur secteur d'intervention, ils ont souvent fait avancer leurs dossiers sans être méprisés ou marginalisés. Les résultats des Européennes (je l'avais écrit à l'époque) leur ont donné la grosse tête. Seul Daniel Cohn-Bendit s'est montré lucide dès le départ mais rien n'y a fait. Les Verts ont voulu se compter pour peser plus lourd dans la constitution des listes de second tour. Et prendre date pour les législatives. L'important, finalement, est que tous soient d'accord sur la fusion au soir du 14 mars.
On saura, ce soir-là, si le pari des Verts a été gagné. Si j'en crois les sondages d'aujourd'hui, leurs presque 17 % des Européennes deviendraient 10 % aux régionales. J'avais écrit qu'aucun scrutin n'est comparable. La réalité des chiffres nous donnera peut-être raison. C'est tellement vrai que Martine Aubry, en cas de grand chelem, aurait grand tort de croire que la présidentielle est dans la poche. Il s'agira d'un autre scrutin, d'une autre campagne, d'autres candidats. Et d'une autre mobilisation des électeurs. En attendant ne boudons pas notre plaisir.